[Dossier] Diversité des expériences et des méthodes relatives à la construction des prix payés aux éleveurs dans la filière bovin viande en AB

Depuis plus de 10 ans la filière bovin viande en Agriculture Biologique (AB) jouit d’une croissance stable (+14% des cheptels AB allaitants et laitiers en 2018 selon Interbev). Entre 2010 et 2019, le cheptel bovin certifié AB a été multiplié par 2 pour atteindre aujourd’hui, à l’échelle nationale, plus de 450 000 têtes (laitiers et allaitants confondus) et plus de 10 000 fermes engagées en AB.

Bien que portée par l’élan national de l’AB, la filière bovin viande AB reste marginale face au conventionnel. En 2018, l’interprofession du bétail et de la viande (Interbev) estime la consommation française de viande bio à 30 000 tonnes équivalent carcasse (tec) contre 1,34 million tec en conventionnel. Plusieurs facteurs limitent la valorisation de la viande biologique : un équilibre matière majoritairement tourné vers la viande hachée, l’absence de valorisation en AB des animaux maigres et une filière voie mâle marginale, le manque de finition des animaux, etc. Si pour le moment la filière maintient sa progression, sur le long terme ces facteurs peuvent freiner le développement de la filière et menacer la juste rémunération de l’éleveur ainsi que, par extension, la durabilité de son exploitation.

Dans le cadre du Plan Ambition bio 2022 la Coopération Agricole Auvergne-Rhône-Alpes (LCA ARA) a réalisé un travail d’enquêtes auprès de coopératives engagées dans cette filière afin de rendre compte des méthodes appliquées pour construire les prix payés aux éleveurs ainsi que les moyens de coordination mis en place entre éleveurs et coopératives. Ce document a pour objectif de :

• Rendre compte des expériences des coopératives pour construire les prix à travers différentes méthodes identifiées ;
• Présenter les usages en matière de contractualisation entre éleveurs et coopératives au sein de la filière.