TENDRE VERS L'AUTONOMIE PROTÉÏQUE

En Région Grand-Est, plusieurs coopératives laitières sont sollicitées par leurs clients, en Allemagne notamment, dans le cadre de cahiers des charges exigeant l’absence d’OGM (soja en particulier) dans l’alimentation des vaches. « En fonction de sa place dans la ration, la substitution du soja OGM par du soja non-OGM peut générer actuellement un surcoût de 9 à 15 euros par mille litres, calcule Didier Schleininger. Or, toutes les coopératives ne compensent pas ce surcoût. C’est pourquoi elles nous ont demandé d’animer des formations montrant comment réduire la dépendance au soja. »

Un programme a donc été élaboré par le BTPL à partir de 2019 dans le Grand-Est, dans lequel les ingénieurs se sont naturellement appuyés sur les leviers utilisés par les producteurs biologiques : renforcer la présence de l’herbe et des légumineuses dans les systèmes ; adapter les dates de récolte pour viser le maximum de protéines dans les fourrages ; implanter des méteils à base de triticale, féverole, pois, vesce. Les journées de formation se déroulent en partenariat avec d’autres organismes tels que les chambres d’agriculture et les entreprises de conseil en élevage. Pour les éleveurs conventionnels participants, membres ou non d’un groupe Ecolait, la remise en question de leur système et de leurs acquis n’est pas toujours aisée. « Ils peuvent avoir peur de modifier leurs habitudes, être sceptiques quant au niveau de production des vaches, mais la plupart essaient toutefois d’engager un changement pour aller vers davantage d’autonomie alimentaire, constate Didier Schleininger.

En 2021, le BTPL est sollicité pour donner des formations dans l’Ouest de la France ; les coopératives développant des filières lait de pâturage sont elles aussi intéressées. Il organise également des réunions élargies, regroupant des groupes Ecolait bio et non-bio pour favoriser l’échange de pratiques entre les producteurs.

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