Changement climatique

MIEUX TRANSFORMER LE MAÏS

Mis à jour le 30/08/2024
SOCIÉTÉ COOPÉRATIVE AGRICOLE LIMAGRAIN
Coopérative
Solutions coopératives

Une chaudière à rafles de maïs pour transformer proprement et moins cher du maïs !
Remplacer le gaz par des rafles de maïs pour alimenter en vapeur d'eau une unité de transformation agroalimentaire : un défi technique et environnemental relevé par Limagrain sur son site industriel d'Ennezat, dans le Puy-de-Dôme, grâce à la proximité géographique entre production et industrie. 4 500 tonnes : c'est la masse de rafles de maïs qui sort chaque année de l'unité de production de semences du groupe Limagrain d'Ennezat, dans le Puy-de-Dôme.

2 800 tonnes de CO2, c'est l'empreinte carbone annuelle générée par le chauffage au gaz de la vapeur d'eau destinée à transformer du maïs et des pommes de terre en futurs snacks apéritifs et autres corn-flakes, sur ce même site. 950 °C ! C'est la température fatidique au-delà de laquelle les rafles de maïs, très riches en silice, se vitrifient, autrement dit se transforment en verre. Il a donc fallu du temps pour résoudre une équation compliquée destinée à utiliser les rafles de maïs pour alimenter une chaudière et ainsi économiser beaucoup de gaz. «Les premiers essais ont eu lieu dès 1987 mais se sont heurtés à des impossibilités techniques, se rappelle Damien Mercier, responsable technique chez Limagrain Céréales Ingrédients (LCI). Grâce à notre prestataire Dalkia et au fabricant de chaudières Comte, le dossier est ressorti en 2010 et une solution a été trouvée pour chauffer l'eau avec des rafles sans dépasser 950 °C.»

Après de longs mois de travaux et 2,4 millions d'euros d'investissement, la chaudière à rafles de maïs de LCI a désormais à son actif près de cinq campagnes de chauffage propre et économique de l'usine de snacks et pellets. «Les rafles fournissent aujourd'hui 89 % de nos besoins de vapeur sur le site d'Ennezat. Elles nous font économiser 2 600 tonnes de CO2 grâce au gaz que nous n'utilisons pas et 200 autres tonnes de CO2 grâce au transport dont nous n'avons pas besoin», précise Damien Mercier, qui ajoute : «Le pouvoir calorifique des rafles de maïs est plus élevé de 15 % par rapport à celui du bois et les cendres, riches en silice, sont incorporées à d'autres produits à composter.»
Côté finances, le gain est tout aussi intéressant puisque ces coproduits issus de la production de semences voisines sont gratuits pour Limagrain. La construction de la chaudière a quant à elle été en partie subventionnée (conseils général et régional, Ademe, Feder) et un retour sur investissement est prévu au bout de sept ans. Inédit en Europe en 2013, le projet de Limagrain a depuis fait des émules et quelques autres chaudières à rafles de maïs voient désormais le jour.

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