LES MÉDECINES COMPLÉMENTAIRES POUR LA SANTÉ DES TROUPEAUX


Certains adhérents souhaitent faire évoluer leurs pratiques en adoptant des médecines complémentaires pour gérer la santé de leur troupeau ; d’autres vont jusqu’à se convertir à la production biologique. « L’ensemble de ces producteurs, souvent peu expérimentés, doivent être accompagnés, assure Nadège Godfroy, consultante agroenvironnement pour le groupe Seenorest (alliance Optival-Oxygen). Ils ont aussi besoin d’échanger entre eux afin de se rassurer. Au départ, ils ont des craintes liées à une méconnaissance. Mais il faut savoir par exemple que le cahier des charges de l’agriculture biologique autorise jusqu’à trois traitements allopathiques par an. De plus, des animaux moins poussés sont en général en meilleure santé. »
Afin de s’impliquer de façon mutualisée dans la transition des exploitations, le groupe de conseil en élevage Seenergi (auquel appartient Seenorest) crée en 2017 la filiale nationale Natur’Elevage. Sa vocation est de proposer des formations en groupe aux éleveurs, du conseil individuel, ainsi que des solutions naturelles éprouvées. Chaque année, quatre sessions de deux jours de formation (initiation ou perfectionnement) sont proposées, comprenant chaque fois entre dix et quinze stagiaires. Elles sont ouvertes à tous et comptent en général 10 à 15 % de producteurs bio.
Les sujets principalement abordés concernent la phytothérapie, l’homéopathie et l’aromathérapie. L’acupuncture et l’ostéopathie commencent aussi à faire leur apparition et feront l’objet de formations plus spécifiques à partir de l’automne prochain, car elles s’appuient surtout sur la pratique. Progressivement, des thématiques sur mesure sont proposées en fonction de la demande.
« Nous parlons volontairement de médecines complémentaires plutôt qu’alternatives, souligne Nadège Godfroy. Elles constituent un outil de plus pour gérer la question sanitaire dans tous les troupeaux, mais ne permettent pas toujours de tout soigner. » La consultante reconnaît qu’il existe un engouement autour de ces nouvelles pratiques, bien que le nombre de stagiaires en formation reste encore limité car les éleveurs n’ont pas toujours le temps nécessaire pour y participer. La difficulté réside aussi dans le foisonnement de produits sur le marché, dont les compositions ne sont parfois pas affichées. « Notre objectif est que les éleveurs aient les cartes en main pour faire les bons choix, résume Nadège Godfroy. C’est pourquoi nous testons les produits pour en vérifier l’efficacité.