Contribution stratégique et politique

De l’assiette aux champs : relocaliser et accélérer la transformation des industries agroalimentaires au sein des territoires

Mis à jour le 12/03/2024

Se donner les moyens de nourrir la France demain

Sully, le grand ministre du roi Henri IV, est resté dans la mémoire collective pour cette phrase : « le labourage et le pâturage sont les deux mamelles dont la France est alimentée et les vraies mines et trésors du Pérou. » Autrement dit, en France nous n’avons pas d’or, mais des paysans.

Hélas, Sully reconnaitrait-il notre agriculture aujourd’hui ? La France ne cesse de perdre des parts de marché : deuxième exportatrice mondiale il y a vingt ans, elle se situe désormais au sixième rang. Elle importe aujourd’hui environ 60 milliards d’euros de denrées alimentaires soit 2,2 fois plus qu’en 2000. Près des trois quarts des fruits que nous consommons viennent de l’étranger, de même que la moitié des poulets ou des ovins qui terminent dans nos assiettes… Des questions impensables
il y a quelques années voient donc le jour aujourd’hui : Les Français vont-ils pouvoir se nourrir à leur goût et à leur faim dans les années qui viennent ? Que reste-t-il de notre souveraineté alimentaire ?

Ces interrogations ne sont ni rhétoriques, ni théoriques. Comment nourrir les Français avec des aliments de qualité alors que, par exemple, l’été dernier, caniculaire, a entraîné une baisse de 50% de la production des haricots verts ? Que le prix du gaz naturel a augmenté de 191% et celui de l’électricité de 153 % rien qu’entre 2021 et 2022 ? Que de 30 000 à 40 000 emplois demeurent non pourvus dans le secteur et que la moitié des exploitants vont partir à la retraite d’ici à 2030 ? Que la surface
dédiée à l’agriculture en France a diminué de 17 % depuis 1950, soit 60 000 km², l’équivalent de la région Grand-Est ? Manque d’eau, d’énergie, de bras, de terres d’un côté et surcroît de normes, de tracasseries administratives, de taxes et d’impôts de l’autre… L’équation de la production devient intenable et notre souveraineté alimentaire s’étiole dans des proportions inédites.

Ne nous méprenons pas pour autant. La reconquête de la souveraineté alimentaire de la France ne doit pas s’envisager comme un repli sur soi, une autarcie ou une indépendance totale.

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Une Rapport Industrie