Objectifs de Développement Durable au service des populations #CoopérativesEngagées

ODD au service des populations
Les premiers Objectifs de Développement durable portent sur la protection et l'émancipation des populations

ODD 1 : pas de pauvreté ; ODD 2 : Faim "Zéro" ; ODD 3 : Bonne santé et bien-être ; ODD 4 : Education de qualité ; ODD 5 : Egalité entre les sexes
Mis à jour le 21/02/2022
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SOMMAIRE

ODD 1 : Pas de pauvreté

ODD 2 : Faim "zéro"

ODD 3 : Bonne santé et bien-être

ODD 4 : Education de qualité

ODD 5 : Egalité entre les sexes

 

Objectif n°1 : Éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde

La réduction de la pauvreté est historiquement à l’origine de l’idée de se regrouper en coopérative et reste le principal objectif des initiatives coopératives dans de nombreuses parties du monde. En mobilisant et en mutualisant des moyens, les coopératives créent des opportunités, étendent la protection et facilitent l’autonomisation. Selon la FAO, ces trois éléments, l’opportunité, la protection et
l’autonomisation, sont les ingrédients essentiels de toute stratégie de réduction de la pauvreté.

Témoignage de quatre coopératives autour d'un projet commun : « Lou Pan d’Ici : une baguette 100 % Sud afin de redynamiser la production céréalière »

La baguette Lou Pan d'Ici est le fruit d’une démarche collective regroupant quatre coopératives céréalières (Alpesud, Arterris, le groupe CAPL, GPS), trois moulins, et plus de 150 artisans-boulangers de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. « Nous y pensions depuis longtemps chacun de notre côté, témoigne Bernard Illy, président de la coopérative Alpesud. Les États généraux de l’alimentation en 2017 ont été le déclencheur car nous avons participé à un groupe de travail avec les meuniers et les boulangers. »

« Nos agriculteurs étaient conscients qu’il fallait aller plus loin dans la commercialisation afin de se déconnecter des cours mondiaux, se démarquer pour améliorer la plus-value afin de redynamiser la production céréalière régionale. »

Tout au long de l’année 2018, les acteurs locaux se réunissent régulièrement dans l’objectif de créer une filière régionale autour des céréales, farines et pains. Le réseau est animé par La Coopération Agricole Sud

Un cahier des charges de production est rédigé. Il précise les variétés de blé à utiliser en semences certifiées ; l’itinéraire technique en production raisonnée qui devrait évoluer progressivement vers la certification HVE (Haute Valeur Environnementale) ; la juste rémunération des agriculteurs. 
Pour les meuniers de la région, la nouvelle filière vise à sécuriser un approvisionnement local et de qualité faisant parfois défaut. Chez les artisans-boulangers, la baguette Lou Pan d’Ici est une baguette de tradition française, façonnée à partir de farine, d’eau, de sel et de levure ou levain. 

Cette baguette permet ainsi de redynamiser une filière locale et d'assurer une bonne rémunération aux différents acteurs qui la composent. 

Retrouvez ce témoignage ainsi que celui de la Coop Matha : « Permettre aux jeunes agriculteurs de vivre de leur métier demain » sur le Théma interactif, page 10


 

Objectif n°2 : Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir une agriculture durable

Il s’agit d’un ODD primordial pour les coopératives agricoles et agroalimentaires. Par leur positionnement au coeur de la chaîne alimentaire, elles ont un rôle particulier à jouer dans l’éradication de la faim, l’amélioration de la sécurité alimentaire et la mise en place d’une agriculture performante et résiliente. Les coopératives, par leur lien particulier avec leurs associés coopérateurs, peuvent proposer et déployer des solutions innovantes pour développer cette agriculture durable sur l’ensemble du territoire.

Témoignage du groupe Limagrain et de sa marque Jacquet-Brossard: « Contribuer aux enjeux de santé publique en matière de nutrition »

« Innover a toujours été un credo de notre entreprise, et avec la démarche RSE, nous avons été amenés à travailler plus particulièrement sur l’amélioration nutritionnelle de nos produits en adhérant notamment aux objectifs de santé publique en matière de nutrition, relate Marie-Laure d’Hoop, directrice communication et RSE de l’entreprise. Cela a abouti à la signature, en 2016, d’une charte d’engagement de progrès nutritionnels dans le cadre du Programme National Nutrition Santé (PNSS). »
Le PNNS cible tout particulièrement les comportements alimentaires des enfants, les taux de surpoids et d’obésité des enfants étant élevés dans nos sociétés et les comportements acquis dans l’enfance persistant le plus souvent à l’âge adulte. On comprend alors la responsabilité de Jacquet Brossard, qui dispose de marques comme Savane et est leader sur le marché des goûters moelleux, produits que les enfants affectionnent tout particulièrement.

« Nous avons ainsi travaillé sur la diminution du taux de sucre dans nos produits. En pain, une gamme de produits sans sucres ajoutés a été lancée en 2016, en veillant à ne pas substituer le sucre par des ingrédients qui auraient un goût sucré. Le taux de sucre dans les Brownies a diminué de 26 % en 2016 et la gamme Savane arrive en septembre 2020 avec une recette qui compte -15 % de sucre. La gamme pocket suivra le même chemin début 2021. Nous travaillons également sur les teneurs en sel et en fibres. ». La teneur en sel et en fibres est également au coeur du travail de la coopérative pour améliorer les qualités nutritionnelles de sa production.

Retrouvez ce témoignage ainsi que celui des Vignerons du Plan de la Tour : « Les vignerons de la commune tous rassemblés dans le GIEE afin de préserver les sols » dans le Théma interactif.


 

Objectif n°3 : Donner aux individus les moyens de vivre une vie saine et promouvoir le bien-être à tous les âges

Que « l’alimentation soit ta première médecine » est une citation – prêtée par erreur à Hippocrate – qui démontre le rôle essentiel de l’alimentation dans la bonne santé et le bien-être de la population. Du fait de leur maîtrise de la filière agroalimentaire, les coopératives sont des acteurs importants pour garantir la qualité et la sécurité sanitaire des aliments. Elles sont engagées au quotidien pour proposer une alimentaire saine, sûre, durable et accessible à tous.

Témoignage de La Prospérité Fermière : « La diminution du risque d’accident génère automatiquement davantage de performance. »

Dans l’objectif de se différencier et de créer de la valeur, la coopérative Prospérité fermière – Ingredia a lancé en 2017 une politique de RSE formalisée dans la charte Via Lacta. Elle est basée sur six ODD parmi les dix-sept définis par l’Onu. Les engagements de la coopérative, au niveau de la laiterie de Saint-Pol-sur-Ternoise d’une part et chez les producteurs de lait d’autre part, portent notamment sur l’accidentologie au travail, la consommation d’eau et d’énergie renouvelable, la valorisation des déchets et les émissions de gaz à effet de serre.
Pour progresser en matière d’accidentologie notamment, la coopérative a beaucoup communiqué auprès de ses collaborateurs et a renforcé la formation aux premiers gestes de sécurité. Elle a également mis en place deux outils visant à favoriser la prévention. Le premier est une fiche de remontée des risques potentiels utilisable par tout salarié de l’usine. « Cela peut concerner des choses très simples : par exemple, je vois une tache d’huile dans l’usine, je la signale afin qu’elle soit nettoyée, explique Louise Bollart, chargée de mission projet coopératif. L’objectif est d’atteindre 400 fiches par an, car plus il y a de fiches, moins il y a de risques. » Par ailleurs, l’équipe en charge de la sécurité réalise tout au long de l’année des audits internes à l’aide d’une grille précise : il y en a eu 347 en 2019.

Les résultats des actions sont évalués au regard de plusieurs indicateurs : le nombre d’accidents avec arrêt de travail, le taux de fréquence des accidents (nombre d’accidents ramené au nombre d’heures de travail) et leur taux de gravité (nombre de jours de travail perdus ramené au nombre d’heures de travail). En 2014, 2015 et 2017, l’usine a recensé chaque année au moins vingt arrêts de travail. En 2016, il n’y en a eu que treize mais le taux de gravité des accidents a atteint 1,53 %. En 2019, seuls quatorze accidents ont nécessité un arrêt de travail pour un taux de gravité de 0,18 %. « C’est un résultat encourageant. Quand le risque d’accident est diminué, l’environnement de travail est plus serein et plus efficace. Cela génère automatiquement davantage de performance. »

La prochaine étape de ce projet vise à réduire les risques et améliorer les conditions de sécurité auprès des chauffeurs-collecteurs de lait et des éleveurs eux-mêmes.

Retrouvez ce témoignage ainsi que celui de Cooperl : « L’objectif est que les salariés se sentent bien et améliorent leur capacité à travailler ensemble » en p16 du Théma interactif.


 

Objectif n°4 : Veiller à ce que tous puissent suivre une éducation de qualité dans des conditions d’équité et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie

Les coopératives doivent promouvoir l’apprentissage tout au long de la vie aussi bien pour leurs salariés que pour les coopérateurs et les élus de la coopérative. Il s’agit du cinquième principe coopératif portant sur l’éducation, la formation et l’information.
Pour accompagner les transitions en cours au sein de l’agriculture et de l’agroalimentaire, la coopérative doit proposer des formations aux coopérateurs pour que ces derniers s’approprient de nouvelles méthodes agronomiques.

Témoignage de Lact'Union : « L’outil de réalité virtuelle complète nos méthodes de formation. »

Comme d’autres entreprises agroalimentaires en région Hauts-de-France, Lactinov est confrontée à des difficultés de recrutement en raison d’une pénurie de candidats sur certains métiers (maintenance, conducteur de ligne de production). En 2018, la coopérative s’est donc lancée avec huit autres sociétés dans une démarche collaborative, accompagnée par Agro-Sphères et OCAPIAT. Ce projet baptisé Agrovirtuose avait pour objectif de répondre aux besoins concrets de formations attractives en matière d’hygiène, de qualité, de sécurité, et de moderniser l’image des industries agroalimentaires pour attirer de futurs collaborateurs dans ce secteur en manque de main-d’oeuvre.

La technologie retenue est la réalité virtuelle, afin d’immerger les salariés dans des situations proches du réel. « Ce projet visait aussi à susciter l’intérêt des apprenants et à rendre plus ludique les formations à la qualité, l’hygiène et la sécurité », indique Julie Piérard, assistante RH et formation.

 Munis d’un casque et de deux manettes, les apprenants se déplacent dans une usine virtuelle où ils peuvent accomplir sept modules de formation en mode découverte ou évaluation : hygiène, vestiaire, chasse aux risques, recette, découpe, contrôle et conformité, nettoyage. Leur contenu est standard, mais évolutif et personnalisable en fonction des besoins. La plupart durent entre dix et vingt minutes.

« Les formations semblent parfois trop théoriques, et cet outil peut être un moyen pour certains apprenants d’être davantage marqués par les messages diffusés. Il peut aussi être utilisé pour la découverte de nos métiers dans le cadre d’une opération de job-dating, ou à l’occasion d’une journée portes ouvertes de l’entreprise. »

Le projet Agrovirtuose ne représente qu’un des aspects de la stratégie de formation de Lactinov, qui prévoit un budget annuel de près de 4 % de sa masse salariale brute cette année.

Retrouvez ce témoignage ainsi que celui de la coopérative Sylla : « Accompagner les candidats à la production viticole en fonction de leurs besoins. » en p19 du Théma interactif


 

Objectif n°5 : Réaliser l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles

En France, les femmes représentent 32 % des actifs permanents agricoles et 47 % des effectifs des apprenants de l’enseignement agricole.
En tant qu’agricultrices et salariées agricoles, elles remplissent des rôles importants dans l’agriculture et dans le développement des économies rurales. La FAO note que lorsque les femmes peuvent accéder dans les mêmes conditions que les hommes aux ressources productives, aux services et aux opportunités économiques, la production agricole augmente de façon significative et l’on obtient des avantages sociaux et économiques immédiats et à long terme.

Témoignage des Caves de Rauzan : « Même sans obligation légale, nous avons envie de progresser sur l’égalité professionnelle. »

« Nous avons intégré en 2017 un groupe de cinq entreprises de la filière vins et spiritueux dans le cadre d’une expérimentation menée par la Direccte 1 sur le thème de l’égalité professionnelle. En 2018, nous avons poursuivi ce travail individuellement toujours avec le soutien de la Direccte et d’une consultante. Nous avions la maturité et l’envie d’avancer sur ce sujet, même sans obligation légale car notre effectif est inférieur à cinquante salariés. »

Un groupe de cinq personnes composé du directeur, du secrétaire général, de la responsable RSE, de la responsable administrative et financière, et du délégué du personnel commence par suivre une formation. Puis un état des lieux est réalisé à partir de l’analyse des données sociales de l’entreprise : temps de formation, salaires, répartition des hommes et des femmes aux différents échelons, etc. Sur la base de ce « rapport de situation comparée », un plan d’action est élaboré avec des pistes d’amélioration, dont l’objectif est de supprimer les éventuelles inégalités au sein de l’entreprise.
Ce plan prévoit notamment de pérenniser l’existence du groupe « égalité professionnelle » avec une fréquence de rencontre de deux fois par an. Il prévoit aussi de sensibiliser les salariés sur le sujet, de vérifier l’équité entre hommes et femmes dans l’attribution des formations, et de produire chaque année un rapport de situation comparée.

« Nous avons beaucoup communiqué sur la notion d’égalité professionnelle lors des entretiens individuels menés chaque année par le directeur et les responsables de service. Les salariés ont été informés de la démarche, et ont eu la possibilité d’exprimer leur ressenti et leurs attentes. Les réactions des équipes ont été positives : elles voient que l’entreprise prend en compte la dimension humaine. Cela crée du lien et contribue à donner du sens à leur travail. »

 

Retrouvez l'ensemble des ODD et des actions de coopératives dans le Théma interactif

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