VALORISER LES COPRODUITS


L'alimentation animale, débouché historique et indispensable des coproduits de l'alimentation humaine
Le monde de la nutrition animale est né de la valorisation des coproduits de l'alimentation humaine : historiquement, les sons des produits de meunerie ont toujours été donnés aux animaux de rente. La coopérative Le Gouessant incorpore 40 % de coproduits dans ses formules, avec une part grandissante pour les produits déclassés de l'industrie agroalimentaire.
«Les coproduits de l'alimentation humaine représentent une part croissante du volume de matières premières que nous utilisons dans la fabrication d'aliments pour animaux de rente. Si l'on y ajoute les tourteaux et autres coproduits de la production d'huile à partir de graines oléagineuses, ce taux atteint 40 %», explique Philippe Hello, responsable Formulation de la coopérative Le Gouessant.
Ces coproduits sont :
• les issues de céréales qui représentent la part la plus importante (25 %) : son, remoulage, farines basses, gluten des industries de la meunerie, de l'amidonnerie
et de la distillerie,
• les lactosérums et autres coproduits laitiers issus des laiteries,
• les mélasses de canne à sucre et les pulpes de betterave de l'industrie du sucre. Tous ces produits standardisés, disponibles en continu sur le marché, constituent un approvisionnement régulier pour les usines de nutrition animale ;
• les produits revalorisables de l'industrie agroalimentaire tels que biscuits, pain, pain de mie, riz... Plus récemment, l'obligation de trouver des débouchés à ces produits déclassés (réglementation relative aux biodéchets) a fait émerger une nouvelle offre de coproduits. Leurs qualités nutritionnelles et sanitaires sont conservées, mais ils ne sont pas commercialisables via leurs débouchés habituels pour diverses raisons (casse, défaut d'emballage, début de production, DLUO proche
). Ces produits non standardisés apparaissent à des fréquences et dans des conditionnements variés. Ils sont néanmoins intéressants car leur composition en fait une source d'éléments nutritionnels de très bonne qualité qui ne seraient pas abordables à l'achat en direct.
La coopérative Le Gouessant achète ces nouveaux coproduits à des «collecteurs-déballeurs» agréés et audités régulièrement sur leur capacité à garantir les notions de traçabilité, de qualité et de respect de la réglementation. Philippe Hello conclut : «Si l'on veut favoriser le recyclage des produits déclassés de l'alimentation humaine, il ne faut pas que les contraintes administratives rendent le produit plus cher que les produits historiquement intégrés à l'alimentation animale ou qu'elles entraînent une dégradation de leur qualité, par exemple en obligeant à recuire les pains. Car redonner un statut de matière première à ce qui est aujourd'hui considéré, à tort, comme un déchet est la clé de l'économie circulaire.»