Changement climatique

UNE FERME EXPÉRIMENTALE

Mis à jour le 30/08/2024
VIVADOUR
Coopérative
Solutions coopératives

Vivadour teste et innove via sa ferme expérimentale
En installant, en 1998, le service développement sur sa ferme expérimentale de Riscle, le groupe Vivadour visait plusieurs objectifs : innover, tester, accompagner le changement pour apporter de nouvelles sources de progrès, de diversification et de revenus à ses adhérents. Pari réussi via notamment le programme « Eaux vives » : 15 projets de retenues collinaires ont été validés. Deux sont déjà terminés, épaulés à chaque étape par l'équipe de spécialistes.
« À chaque problème, sa solution, résume Frédéric Marcato. Ce site, d'une trentaine d'hectares, est un incubateur d'idées. Un bureau d'études grandeur nature où chaque demande d'adhérent est étudiée ». L'équipe se compose d'une dizaine de personnes, aux multiples compétences : informaticien, électricien, ingénieur, géologue… « Peu importe le CV, poursuit-il. Nous recrutons avant tout sur la motivation et la curiosité du candidat. Cette plateforme est autonome financièrement. Pour exemple, après plus de 15 années de fonctionnement, la vente du compost, associée à celle plus récente de l'énergie solaire produite, génère un chiffre d'affaires proche du million d'euros. »

Un fort ralliement des adhérents
Depuis sa création, près de 80 % des agriculteurs adhérents à la coopérative ont, un jour ou l'autre, utilisé ses services. Les programmes de recherche déployés sont multiples pour couvrir au mieux toutes les problématiques liées aux activités des adhérents et ceci quels que soient les modèles économiques. Cela va de la méthanisation à la gestion de l'eau en passant par les énergies renouvelables comme le solaire ou l'éolien. « Le premier gros projet abouti fut celui de la plateforme de compostage, Vivanat, en 2001, développée en partenariat avec Terralys, le pôle organique du groupe Suez, se souvient-il. Aujourd'hui, plus de cent personnes utilisent le compost produit sur site. »

La gestion durable de l'eau, une priorité locale
Parmi les sujets prioritaires identifiés : celui de la gestion de la ressource en eau. Les tendances climatiques sont claires : les températures vont continuer de grimper et les précipitations seront de plus en plus irrégulières. « Que faire pour optimiser la gestion quantitative de l'eau ? Développer des OAD, le goutte-à-goutte et stocker l'eau à un moment où elle est disponible. Autant d'idées compilées au sein du projet « Eaux vives », débuté en 2013, explique Luca Quitadamo. La demande de nos adhérents est forte pour optimiser leurs pratiques d'irrigation et préserver le rendement de leurs cultures. Notre rôle : les accompagner dans leurs démarches techniques, économiques et administratives pour créer de nouvelles retenues, entretenir celles existantes, déployer des technologies d'irrigation
économes. Nous sommes là à chaque étape du développement du projet, y compris pour couvrir le risque financier. Une enveloppe, sous forme d'avances, est prévue. Elle peut, dans certains cas, dépasser les 10 000 €. »

Accompagner l'innovation pour rester proactif
Les trois premières retenues collinaires ont été autorisées par la direction départementale du territoire du Gers en 2015. « Aujourd'hui, 15 projets sont actés, précise Luca Quitadamo. Deux sont terminés, trois sont en chantier, les autres n'ont pas débuté. 90 % des idées ne sont pas retenues pour des raisons réglementaires, ou trop coûteuses. Près de 200 adhérents se disent motivés pour construire un lac sur leur ferme. Nous privilégions des retenues de petite taille (maximum 50 000 m3), pour rester en adéquation avec la surface de l'exploitation. Objectif : ne stocker que ce dont on a besoin. De tels arguments sont également mieux acceptés par les riverains et les associations environnementales locales. » Le projet « Eaux vives » rassemble d'autres innovations comme le pompage solaire, le goutte-à-goutte solaire pour l'irrigation du maïs et de la vigne ou l'usage d'un drone bathymétrique pour mesurer le volume d'eau d'un lac.