UNE CHARTE SUR L'UTILISATION DES PRODUITS PHYTOSANITAIRES


Au début des années 2010, les tensions sont vives entre les producteurs de pomme du Limousin et leurs riverains. En cause : les produits phytosanitaires. Une première tentative de concertation en 2011 avait échoué, mais cette fois l’objectif est d’aller jusqu’au bout. « Un dialogue constructif s’est engagé entre les représentants des pomiculteurs et des riverains, grâce à la médiation d’un représentant de l’État, raconte Laurent Rougerie. Même si nous étions en désaccord, que des gens étaient durs, les relations étaient courtoises. Nous avons discuté et négocié pendant deux ans afin d’aboutir à une charte pour une arboriculture mieux intégrée à son environnement. »
En 2017, la charte est signée par les producteurs, les associations de riverains et les élus. Elle prévoit l’adaptation des méthodes de travail des arboriculteurs relatives aux traitements, l’aménagement des vergers, et la communication avec les riverains. Les organisations professionnelles (syndicat et coopératives) s’engagent quant à elles à promouvoir la charte, ainsi que de nouvelles orientations pour adapter les pratiques aux attentes de la société. Les associations de défense des riverains et de l’environnement doivent de leur côté conduire un dialogue constructif et favoriser le maintien de relations apaisées en encourageant le respect de la charte. De même pour les élus, qui ont aussi un rôle d’intermédiation et de vigilance dans les projets d’urbanisme.
Aujourd’hui, le climat est plus serein. Les producteurs sont transparents sur leurs usages, et les riverains mieux informés y compris des efforts entrepris par la filière. Par exemple, 40 km de haies ont été plantés, 20 % des surfaces sont en bio ou en conversion, le glyphosate n’est plus utilisé, et plusieurs démarches se développent (HVE, Vergers écoresponsables, Bee Friendly). Des éléments de la charte ont été repris dans les cahiers des charges des coopératives et des clients.