UNE BOÎTE À OUTILS DÉVELOPPEMENT DURABLE


La coopérative propose une boîte à outils pour favoriser le développement durable »
Eureden a mis en place une commission développement durable fin 2016 avec un triple objectif : apporter des réponses aux producteurs exprimant des attentes dans ce domaine ; proposer des alternatives en tant que distributeur d'intrants agricoles ; et mettre en avant auprès des clients une démarche vertueuse. Pour cela, la coopérative a choisi de s'appuyer sur plusieurs outils, à commencer par le diagnostic agroécologique élaboré par le ministère en charge de l'agriculture et les instituts techniques agricoles réunis au sein de l'Acta.
Cet outil a d'abord été testé chez les quinze administrateurs membres de la commission, et des techniciens de la coopérative ont été formés à son utilisation. « Ce diagnostic individuel est un bon support de sensibilisation, explique Yves Mauffret. Il permet de faire un état des lieux de l'exploitation en donnant une vision globale des pratiques, des performances techniques et économiques, et des démarches engagées. Puis il propose des pistes de progrès à partir desquelles on échange et on construit un plan d'actions concret. »
Tester des machines en commun
En deux ans, près de quarante diagnostics ont été finalisés, plus particulièrement dans le réseau de « fermes pilotes » engagées dans trois collectifs :
un groupe Dephy Ecophyto, un groupe « 30 000 », ainsi qu'un GIEE sur le thème de l'agriculture de précision. « L'objectif des douze exploitations du groupe Dephy est de tester de nouvelles pratiques pour réduire l'usage des pesticides, tandis que le rôle des 18 exploitations du groupe 30 000 est de communiquer et de vulgariser les solutions concrètes qui fonctionnent. Le service agronomie de la coopérative travaille en partenariat avec ces groupes tout en développant son propre programme d'essais, autour notamment de thèmes comme la diversification de la rotation, le rôle des auxiliaires, la valorisation des engrais de ferme, le désherbage mécanique, etc. »
« Le rôle de la coopérative est de trouver des solutions en commun afin que l'agroécologie aille dans le même sens que l'économie, renchérit de son côté Bruno d'Hautefeuille, agriculteur et président de la commission agriculture durable. Par exemple, pour la production de légumes, nous avons investi dans des outils de désherbage mécanique, une herse étrille et deux bineuses à caméra optique, que nous mettons à disposition dans l'objectif de les tester. »
Du financement participatif
Aussi utile que puisse être le diagnostic agroécologique pour engager une démarche de progrès, il ne valide pas une certification. Or celle-ci fait partie des attentes des clients, en ce qui concerne la marque d'aucy notamment. En parallèle, Eureden s'est donc engagée pour sa filière légumes, dans une charte culturale basée sur le référentiel Haute valeur environnementale (HVE) : une trentaine d'agriculteurs devraient être certifiés HVE en 2020, et l'objectif est que 250 producteurs de légumes atteignent d'ici deux à trois ans, le niveau 2 de la certification environnementale des exploitations agricoles. Enfin, depuis 2018, la coopérative propose également un outil original pour encourager la transition agroécologique de ses adhérents : le cofinancement d'investissements en partenariat avec la plateforme MiiMOSA. Les projets des agriculteurs en adéquation avec les objectifs d'Eureden (légumes bio mais aussi oeufs de plein air ou bio, création de jardins d'hiver pour les dindes) se verront accorder un prêt, qui pourra être complété par le financement participatif de particuliers et d'institutionnels. « Cette voie de financement est intéressante notamment dans le domaine du bien-être animal où le retour sur investissement est plus complexe à matérialiser, compliquant l'accès au crédit bancaire », estime Bruno d'Hautefeuille.