UN ROBOT DE DÉSHERBAGE VERTUEUX


Ecorobotix, le robot de désherbage autonome et vertueux »
Eureden teste, depuis 2015, Ecorobotix, un robot autonome pour désherber les parcelles de légumes. Les premiers résultats de la start-up sont prometteurs à commencer par une réduction importante des quantités d'herbicides utilisées. Ce partenariat coopérative-start-up est un engagement fort de la filière légumes de Eureden en R&D pour répondre aux attentes des consommateurs. Imaginez. Un robot monté sur quatre pattes, équipé de deux bras articulés, capable de repérer et de détruire précisément les mauvaises herbes dans une culture de plein champ. Un rêve ? Non. Un prototype nommé Ecorobotix, du nom de la start-up suisse qui l'a développé. Ce robot autonome, surmonté de panneaux solaires, initialement développé sur colza et betterave, est testé depuis 2015 par Eureden, sur les parcelles de légumes industriels : épinards et haricots en particulier. Les équipes de recherche de Eureden et d'Ecorobotix travaillent de concert pour adapter le prototype à ces cultures, en développant des modèles spécifiques.
Viser juste
« L'enjeu est de taille, explique Julien Prat. Le développement d'Ecorobotix s'inscrit dans une démarche plus large, développée par Triskalia sous le nom de «Planète Positive». Cette initiative fédère, depuis 2015, toutes les actions du groupe en faveur de l'agroécologie et du développement durable afin d'apporter à l'ensemble de la filière des outils pour répondre aux attentes des consommateurs et les anticiper. Ecorobotix s'inscrit totalement dans cet objectif : repenser le désherbage des parcelles, afin de réduire les consommations de produits herbicides. Car le robot ne traite que la mauvaise herbe à détruire et surtout, est capable d'intervenir sur le rang, ce que ne permet pas un désherbage chimique. Les premiers essais sont encourageants même s'il s'agit d'un travail sur plusieurs campagnes.
À terme, nous espérons pouvoir réduire les quantités d'herbicides utilisées de 90 %. »
Dans les champs, dans trois ans
La prochaine étape est de fiabiliser l'outil avant de le développer à plus grande échelle. En effet, le robot nécessite encore quelques améliorations, comme l'augmentation du débit de chantier et la précision, pour lui permettre d'être encore plus efficace quelles que soient les conditions extérieures. « L'objectif est de caler des itinéraires techniques utilisant le robot à partir de 2021, confie Julien Prat. Il faudra ensuite réfléchir à la manière de favoriser l'adoption de ces nouvelles pratiques. Notre rôle est aussi de faire évoluer le conseil pour adapter les pratiques agricoles aux attentes des consommateurs. Il y aura sans doute aussi besoin de former nos équipes terrain. Déjà, les démonstrations réalisées lors de salons ou de journées techniques permettent de présenter les opportunités qui
s'ouvrent à nous et à nos adhérents. » Bien entendu, le coût, non encore fixé, reste l'une des interrogations des agriculteurs, ainsi que le mode de diffusion : en individuel ou via des groupements de producteurs. L'utilisation d'Ecorobotix devrait, dans un premier temps, être ciblée autour de problématiques particulières. En
haricot par exemple, le binage sur l'inter-rang fonctionne bien. Utiliser ce robot en complément sur le rang serait un réel plus. Avec la disparition de molécules de synthèse, la palette de solutions de désherbage doit s'agrandir : biocontrôle, binage, désherbage mécanique, chimie verte
Parmi les nombreuses pistes d'innovation explorées par les filières, l'entrée de la robotique dans les fermes semble une voie prometteuse.