SÉCHER LE MALT DE FAÇON DURABLE


Grâce à sa véritable politique énergétique, la malterie française Boortmalt installée à Issoudun, fait référence en matière d'économies d'énergie. Son dernier investissement, une chaudière biomasse, réduit ses émissions de CO2 de 4 500 tonnes par an soit l'équivalent de l'émission de 2 460 voitures par an.
Boortmalt est la filiale la plus consommatrice en énergie du groupe coopératif Axéréal. Elle a donc toujours été très impliquée dans la recherche de
solutions d'économies d'énergie. Un directeur énergie a d'ailleurs été recruté dès 2012 pour engager des démarches de management de l'énergie de type
ISO 50 001.
Le process réalisé dans la malterie comprend une phase importante de séchage du malt vert, très consommatrice en gaz. Pour s'affranchir des produits pétroliers et de leurs prix très volatiles, la malterie d'Issoudun a investi dans une chaudière biomasse. Elle poursuit ainsi une politique énergétique bénéfique pour l'environnement car l'approvisionnement de cette chaudière est durable et valorise les coproduits du process de malterie. Depuis près de 5 ans, la chaudière biomasse chauffe de l'eau de 70 à 105 degrés pour sécher le malt vert, utilisant uniquement les matières premières issues de la malterie ou achetées, dans la mesure du possible, dans un rayon de 40 km. Au-delà, le coût de transport est trop élevé pour que l'utilisation de la chaudière soit rentable. Selon Céline Montauriol, responsable RSE du groupe Axéréal, «l'approvisionnement est le facteur limitant». Il est essentiel d'avoir une ressource fiable.
La capacité totale de la chaudière est de 8 000 tonnes de matière sèche. Elle brûle des poussières de céréales, des résidus du nettoyage du malt, des orgettes et des issues de céréales des silos. En produisant 20 000 MWh de chaleur par an, cette installation a permis de réduire de 30 % (4 500 t/an) les émissions de CO2 et hisse à 25 % la part de l'énergie thermique du site produite à partir d'énergies renouvelables.
La clé de la réussite de ce projet est la complémentarité entre ses acteurs. Le constructeur Vyncke a été proactif pour adapter techniquement la chaudière aux contraintes de la malterie. L'installation a été étudiée et financée par Dalkia, qui assure également l'exploitation et la maintenance de la chaufferie.