Changement climatique

RÉDUIRE LES ÉMISSIONS DE GES

Mis à jour le 30/08/2024
OPTIVAL
Coopérative
Solutions coopératives

Réduire les émissions de gaz à effet de serre va dans le sens de l'agroécologie
La Lorraine est l'une des six régions françaises ayant participé au projet Life Carbon Dairy. Celui-ci vise à mesurer les émissions de gaz à effet de serre de la production laitière et à engager une démarche de progrès vers des « fermes laitières bas carbone ». Cofinancé en partie par l'Union européenne et le ministère de l'Agriculture de 2013 à 2018, cet ambitieux programme impliquait quatorze partenaires (dont Optival) en charge d'auditer 4 000 exploitations. « Il y a beaucoup de détracteurs vis-à-vis de l'impact environnemental de l'élevage laitier en termes d'émissions de gaz à effet de serre, constate Nadège Viel. Nous devons y répondre.
Or notre organisation possède une légitimité en matière de conseil afin d'associer la performance technico-économique des exploitations et le respect de l'environnement. Nous avons commencé par sensibiliser et former nos conseillers, puis ces derniers ont proposé à des éleveurs un diagnostic gratuit. » En cinq ans, trois conseillers se sont spécialisés sur les trois départements couverts par Optival (Meurthe-et-Moselle, Meuse, Vosges) et 171 diagnostics ont été réalisés avec l'outil CAP'2ER.

Des marges de progrès possibles
Ils ont montré que l'empreinte carbone nette moyenne des élevages était de 0,82 kilo équivalent CO2 par litre de lait vendu (0,93 au niveau national). Et que les producteurs lorrains utilisent moins d'azote que la moyenne pour fertiliser les cultures fourragères destinées à nourrir les animaux. « Nos éleveurs ont été rassurés de voir que leurs résultats environnementaux étaient meilleurs qu'ils le pensaient. Toutefois, nous avons aussi constaté qu'il existe des marges de progrès sur plusieurs leviers techniques. » En effet, les exploitations de la région consomment beaucoup d'aliments concentrés, y compris celles ayant les plus faibles empreintes carbone. En outre, l'âge des génisses au premier vêlage est plus élevé que la moyenne nationale : ces animaux sont donc plus longtemps improductifs et pèsent davantage sur le bilan carbone. Depuis qu'Optival est engagée dans la démarche de « La ferme laitière bas carbone », les résultats des diagnostics CAP'2ER sont présentés régulièrement à l'équipe de terrain. « L'objectif est que les conseillers aient constamment en mémoire les leviers techniques permettant de réduire l'empreinte carbone des élevages, comme l'optimisation de la consommation des aliments concentrés et la réduction de l'âge au premier vêlage. Nous avons aussi organisé des réunions ouvertes aux éleveurs et aux futurs éleveurs et conseillers, pour montrer que la diminution des gaz à effet de serre repose sur des pratiques très concrètes. Notre atout de coopérative est la proximité avec nos adhérents : ils savent que nous proposons cela dans leur intérêt. »

Lien avec la performance économique
Le projet Life Carbon Dairy étant achevé, la réalisation des diagnostics CAP'2ER par Optival est désormais payante, avec un financement éventuel dans le cadre du PCAE (plan de compétitivité et d'adaptation des exploitations agricoles). « Dans le Pas-de-Calais, où travaillent nos collègues de l'entreprise de conseil Oxygen dans l'union Seenorest, desdiagnostics sont également financés par la Région des Hauts-de-France, des laiteries et des communautés de communes, signale Nadège Viel.
En Lorraine, nous continuons à recevoir des demandes d'éleveurs. L'analyse économique des fermes bretonnes engagées dans Life Carbon Dairy a montré un lien fort entre les pratiques à faible empreinte carbone et la performance économique des exploitations grâce à l'optimisation des systèmes. Cette cohérence est stimulante pour les producteurs et va dans le sens de l'agroécologie. »