Biodiversité

PRÉSERVER LA BIODIVERSITÉ PATRIMONIALE

Mis à jour le 29/08/2024
SCA DE BOISSEAUX
Coopérative
Solutions coopératives

La coopérative de Boisseaux et l'association Hommes et Territoires sont à l'initiative d'un dispositif très complet de diagnostic et d'actions pilotes destinées à préserver la biodiversité faunistique et floristique. Parmi les espèces concernées, chouettes et faucons appartiennent à la « biodiversité patrimoniale ». Ils sont de précieux régulateurs des populations de ravageurs des champs. L'important est de changer les états d'esprit pour changer les comportements, ce qui demande du temps et de la formation.

>> Pourquoi et comment votre coopérative s'est-elle impliquée en faveur de la biodiversité ?
La coopérative de Boisseaux est restée volontairement sur des activités classiques, indépendantes et à taille humaine. Notre politique de différenciation s'est toujours orientée vers la qualité des produits et le service. Le respect de l'environnement en fait partie. Notre démarche est très progressive : d'abord en 2010, 12 de nos adhérents ont suivi une formation dispensée par l'association Hommes et Territoires pour les sensibiliser et dessiner le contour de nos premières actions. Après avoir recensé et cartographié l'existant sur le terrain : haies, jachères mellifères… en évaluant leur qualité écologique, nous avons mis en place 6 fermes pilotes volontaires pour améliorer la continuité écologique sur le territoire de la coopérative. Ce diagnostic territorial a mis en lumière trois sous-trames :
milieux herbacés, boisés, humides. Pour faire la relation entre aménagement des espaces et biodiversité, le diagnostic a été complété par des relevés avifaunistiques et floristiques. Chaque agriculteur « pilote » a choisi les actions qu'il souhaitait tester pour améliorer la diversité et la fonctionnalité des habitats tout en renforçant ou recréant les réseaux trophiques de l'agro-écosystème. Aujourd'hui, nous vulgarisons les méthodes développées pour quenos 120 adhérents se les approprient.

>> Quelle est la configuration du projet aujourd'hui et comment contribue-t-il à la préservation de la biodiversité ?
Nous combinons plusieurs actions. La plus importante est l'installation, dans une dizaine d'exploitations, de nichoirs destinés à accueillir des rapaces reconnus comme constitutifs de la biodiversité patrimoniale : chouettes chevêches, chouettes effraies, faucons crécerelles. Ils sont utiles pour lutter contre la pullulation de campagnols des champs. Les plans de nos nichoirs sont diffusés auprès de nos adhérents et des écoles locales pour que chacun se sente libre de participer à la protection de ces oiseaux. En parallèle, nous éditons des fiches techniques et un « Flash biodiversité » mensuel qui présente quelques espèces et ce qui peut être fait pour les préserver afin d'améliorer la connaissance qu'ont les agriculteurs de la biodiversité. Nous distribuons, à chaque adhérent et aux écoles, des plants de haie d'essences soigneusement sélectionnées : du merisier favorable à la biodiversité et du cormier, en voie de disparition.
Nous réfléchissons également aux bords des chemins : aujourd'hui tout est broyé alors que certaines espèces sont favorables à la biodiversité mais non envahissantes pour les cultures. Nous devons observer pour déterminer les parties à broyer et les parties à conserver. Il y a également un travail à faire sur les mentalités car les agriculteurs aiment que leurs chemins soient « propres ».

Quel retour d'expérience pouvez-vous partager ?
La préservation de la biodiversité a une dimension économique pour nous car elle fidélise certains de nos clients. Elle a aussi une dimension sociétale car elle est très positive pour l'image et le moral des agriculteurs, et évidemment une dimension environnementale ! C'est important parce que notre public y est sensible.
Les actions en faveur de la biodiversité sont peu visibles par nature. L'efficacité se fait sur le long terme et nous avons peu de résultats mesurables. Il faut donc toujours les accompagner d'actions de communication, pour redonner de l'importance à ce qui est entrepris. L'objectif essentiel est la sensibilisation : redonner aux agriculteurs l'envie d'observer, d'apprendre à reconnaître et de faire attention. Ensuite, naturellement, ils sont réceptifs. L'important est de changer les états d'esprit pour changer les comportements, ce qui demande du temps et de la formation.

 

 

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