PLUS DE VOLUMES POUR L'AGRICULTURE BIO

Les consommateurs veulent consommer bio et local. C'est une tendance de fond: la demande en bio croît régulièrement. Heureusement, du côté de l'offre, les conversions des producteurs vers l'agriculture biologique se maintiennent à un niveau très soutenu. Pour la deuxième année consécutive, l'union de coopératives Agribio enregistre, au sein de ses adhérents, 15 000 ha supplémentaires par an dédiés à l'agriculture biologique.
À ce rythme-là, la collecte d'Agribio Union atteindra 100 000 tonnes pour la récolte 2019, à comparer aux 55 000 tonnes collectées en 2018. L'ambition de l'union est de collecter 125000 tonnes de grains bio en 2022.
Un modèle original d'union de coopératives axé sur la mutualisation des outils et des compétences sur un vaste territoire
Créée en 1999, Agribio Union est l'union 100 % bio de 6 coopératives : Acteo (Vivadour), Alcor (Terres du Sud), Alliance Occitane (Arterris), Coop Agribio, Euralis, Maïsadour. Ce modèle original d'organisation a fait ses preuves depuis 20 ans en devenant aujourd'hui leader dans la collecte de grains bio en France, avec près de 18 % de part de marché. « Le maître mot est la mutualisation des moyens et des compétences à l'échelle du grand Sud-Ouest », explique Stéphane Vanrenterghem, directeur de l'union. «Notre territoire est varié, il comporte de nombreuses spécificités, ce qui nous permet de collecter une quarantaine de produits diversifiés (céréales, oléagineux, protéagineux, légumes secs) à destination de l'alimentation animale et humaine, à parts quasi égales. »
En 2018, Agribio Union a construit, à Monbahus (47), un nouveau site de stockage high-tech de 11 200 tonnes. En 2019, elle prévoit de mettre en route deux nouveaux stockages existants, récemment convertis en bio, à Saint-Vite (47) et Marciac (32), et de multiplier les plateformes de collecte. « Pour absorber la récolte 2019, nous avons mis en service 24 points de collectes contre 15 en 2018. Ce maillage assez dense du territoire nous permet de réduire la distance du champ au silo, et de diminuer le nombre d'espèces collectées par silo, ce qui améliore l'efficacité et réduit les risques de mélanges. »
Notre rôle est structurant pour la filière.
Pour le directeur d'Agribio Union, tout part du client : «Nous construisons avec nos clients des relations sur le long terme et nous déclinons cette manière de faire avec nos adhérents. Agribio met en place des cultures bio après avoir identifié les clients. Notre objectif est de contractualiser de façon pluriannuelle 70 % de nos volumes en aval comme en amont. Nous essayons de nous projeter à cinq ans et nous demandons à nos clients d'en faire autant pour une meilleure visibilité et pour assurer la pérennité de la filière. »
Le marché est-il prêt à absorber une telle croissance?
Globalement, le marché français bio reste largement déficitaire, il n'y a donc pas de risque «d'effondrement global » du marché. «Ce qui est peut-être à craindre,
c'est de voir des acteurs nouveaux ou récents, peu organisés, perdre de la valeur face à une augmentation de la concurrence. Grâce à une politique «volontariste»
de contractualisation avec ses clients, Agribio est en mesure de garantir un apport de valeur pour ses clients et ses adhérents, car depuis longtemps, nous travaillons sur le long terme. »