Agroécologie

LUTTER CONTRE L'ÉROSION DES SOLS

Mis à jour le 01/07/2024
COOPERATIVE LES VIGNERONS DU PLAN DE LA TOUR
Coopérative
LES VIGNERONS DU PLAN DE LA TOUR

« Les vignerons de la commune tous rassemblés dans le GIEE afin de préserver les sols »
Suite à de gros orages ayant entraîné des inondations à la fin des années 2000, la maire de la commune du Plan-de-la-Tour, par ailleurs vigneronne adhérente à la cave coopérative, propose à cette dernière de travailler sur la problématique de l'érosion des sols en partenariat avec la commune, la communauté de communes et la chambre d'agriculture. « C'est ainsi que nous avons commencé à chercher collectivement des solutions en réalisant des essais sur l'enherbement des vignes et le travail du sol, indique le président Bernard Coulomb. La communauté de communes cherchait aussi un moyen d'écouler le compost de ses déchets verts. Or ce compost peut contribuer à enrichir les sols en matière organique, améliorer leur structure et leur résistance à la sécheresse. »
En 2015, le partenariat prend la forme d'un GIEE, le premier de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Ce dispositif permet l'accompagnement par un technicien de la chambre d'agriculture pour les expérimentations et pour le pilotage de l'itinéraire technique au quotidien (traitements, fumure). Les vignerons bénéficient de conseils plus précis et personnalisés en fonction des observations réalisées sur leur territoire. Le GIEE concerne au total 300 ha de vignes car il accueille également des vignerons de coopératives voisines installés sur la commune du Plan-de-la-Tour.

Des solutions partielles
Concernant la problématique de l'érosion, les résultats des essais n'apportent pour le moment que des solutions partielles. Le semis à l'automne de trèfle souterrain entre les rangs de vignes est intéressant, car la plante se dessèche en mai réduisant ainsi sa concurrence avec la vigne. Cela jusqu'à l'automne où le trèfle redémarre. Le problème est que les sangliers en apprécient beaucoup les racines et causent des dégâts.
L'autre piste est le développement d'un enherbement naturel maîtrisé. « Cela fonctionne bien à certaines conditions. Il faut broyer l'inter-rang deux fois par an et se laisser la possibilité de le détruire mécaniquement en fonction des conditions climatiques de l'année. Car en période très sèche, la perte de récolte peut atteindre 30 %. Le problème cette année est que, sans pluie depuis décembre, nous sommes déjà en sécheresse début avril. »
Le GIEE travaille aussi sur l'optimisation de la protection phytosanitaire : justification des traitements en fonction de la pression, utilisation de produits moins nocifs, réduction des doses, amélioration du matériel (réglages, choix des buses), développement du biocontrôle. Le volume des herbicides notamment a été fortement diminué grâce à leur localisation uniquement sur le rang et à l'usage de matériel de désherbage inter-ceps.

Progrès et baisse de charges
Bernard Coulomb juge satisfaisant le bilan du GIEE. « Cela nous mobilise et nous rassemble. Nous nous retrouvons chaque semaine pour échanger durant la période de traitement. Le soutien du technicien nous conforte. Nous progressons et en outre, nous réduisons nos charges. » Le président de la coopérative estime qu'il faudra faire perdurer le financement et le fonctionnement du GIEE car des solutions restent encore à trouver, contre l'érosion notamment. « Notre objectif est de nous rapprocher le plus possible d'une production biologique mais sans l'imposer. Nous atteignons déjà les objectifs de la HVE mais nous ne prévoyons pas d'aller vers la certification en raison de son coût. Nous communiquons par nous-mêmes, notamment auprès des riverains. Pour la troisième année, nous avions prévu d'organiser une réunion pour les informer, mais elle a été annulée en raison de la crise sanitaire. »

 

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