Changement climatique

LES MARCS ÉPUISÉS DEVIENNENT DU COMPOST ET DU SYNGAS

Mis à jour le 01/07/2024
CAVALE
Coopérative
Cavale

C’est grâce à un appel à projets de l’Ademe en 2015 sur le thème de l’économie circulaire que la coopérative Cavale a pu concrétiser un double projet pilote de valorisation agronomique et énergétique des marcs de sa distillerie. Sur 10 000 tonnes de marcs collectés auprès des caves coopératives et particulières de la région après le pressage des raisins, il reste 6 000 tonnes de « marc épuisé » suite à l’extraction de l’alcool, des tanins, pulpes et pépins. La moitié est transformée en 1 500 tonnes de compost ; l’autre moitié est pyro-gazéifiée afin d’obtenir un gaz de synthèse (ou syngas*) alimentant le séchoir à pulpes et à pépins.

Côté compostage, après neuf mois de séjour sur une plateforme de 5 000 m2, la Cavale obtient un produit fertilisant à destination des vignes, pouvant se substituer à des engrais organiques ou chimiques venant d’ailleurs. La coopérative estime que cela remplace 20 tonnes d’azote et évite l’émission de 100 tonnes éq. CO2. La commercialisation s’élève pour le moment à un millier de tonnes et devrait, dans l’idéal, être doublée pour atteindre l’équilibre économique. À l’avenir, des marcs supplémentaires pourraient être récupérés dans ce but dans des distilleries voisines.

Côté énergies, la solution de pyro-gazéification choisie par la Cavale lui permet de valoriser l’autre moitié de son marc épuisé, soit 3 000 tonnes, en syngas et biochar (amendement issu de la pyrolyse de la biomasse). Le syngas remplace 80 % de la consommation de gaz d’origine fossile du séchoir, soit 2 700 MWh. Le biochar entre, de son côté, dans le processus de compostage, afin d’améliorer davantage la capacité de rétention d’eau des sols fertilisés.

La Cavale a encore d’autres idées en matière d’économie circulaire. Les 20 000 hectolitres de lies qu’elle récupère également des vinificateurs pourraient, avec leur phase solide, enrichir les composts en potasse. Leur phase liquide est de son côté déjà valorisée en énergie via le méthaniseur couplé à la station d’épuration de la distillerie.

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