Agroécologie

LA DIVERSIFICATION POUR LA VALEUR AJOUTÉE

Mis à jour le 29/08/2024
SOCIETE COOPERATIVE AGRICOLE QUALISOL
Coopérative
Solutions coopératives

Née en 1992 de la fusion de trois coopératives, Qualisol démarre les productions végétales biologiques en 2002, suite à la conversion d'une trentaine d'adhérents saisissant l'opportunité des aides des contrats territoriaux d'exploitation (CTE). La première collecte s'élève à 3 000 tonnes. « Nous avons été surpris ; nous
manquions de place pour stocker et de débouchés, se souvient Alain Larribeau, directeur des activités bio. Le démarrage n'a pas été facile : le fait d'être une coopérative conventionnelle à la base nous handicapait face aux opérateurs du secteur. Nous avons construit notre premier silo bio de 9 000 tonnes de capacité
en 2004, et cet outil très bien équipé nous a aidés à nous faire une place sur le marché. »
Entre 2006 et 2008 hélas, l'activité bio est en surproduction, les stocks s'accumulent et les prix baissent. Qualisol s'interroge et décide alors de se diversifier et de conditionner ses produits en lançant la marque Monbio. Elle produit désormais 27 cultures différentes dont le blé (2 800 ha), le soja (1 900 ha), les lentilles (1 400 ha), les pois chiches (2 500 ha), les haricots secs (250 ha), le petit et le grand épeautre, le lin, le tournesol oléique, etc. « Cette diversification nous a permis d'allonger les rotations, de mieux répartir les risques, et de générer de la valeur ajoutée. Nous avons débuté avec une petite machine à conditionner et avons appris progressivement ce nouveau métier. »

33 000 tonnes de capacité de stockage
En 2014, le référencement de la marque Monbio par le réseau de distribution Biocoop apporte un ballon d'oxygène, et la petite machine finit par tourner en 3 x 8 heures ! Qualisol injecte donc 2,5 millions d'euros en 2018 dans une nouvelle unité de tri, pour passer d'une tonne à cinq tonnes à l'heure. S'y ajoutera, courant 2019, un nouvel outil de conditionnement pour monter de 10 à 60 sachets produits par minute pour un coût supplémentaire de 700 000 euros. « Ces investissements sont lourds pour une petite coopérative comme la nôtre, mais ils sont rentables. Monbio représente 600 tonnes et deux millions d'euros de chiffre d'affaires au 30 juin 2018. Nous espérons que cela puisse doubler lors des prochaines campagnes car des coopératives partenaires produisent ou vont produire des légumes secs bio pour Qualisol. » En parallèle, face à l'ensemble des filières bio qui décollent, Qualisol doit aussi augmenter le stockage. En 2012, le silo de Montfort est agrandi à 33 000 tonnes de capacité mais il arrive déjà à saturation. « Au total, nous avons investi 15 millions d'euros depuis le début pour les activités bio, mais nos capacités sont limitées. »

Des volumes insuffisants face à la demande
Depuis 2017, la vague de conversions en agriculture biologique chez les adhérents est forte, mais l'évolution des volumes reste néanmoins difficile à apprécier, notamment quand les aléas climatiques d'une année telle que 2018 s'en mêlent. La croissance globale de la demande offre de la place à ces nouveaux producteurs,
mais la situation varie néanmoins selon les marchés. « Actuellement, même si nous contractualisons au maximum avec nos adhérents, nous ne répondons qu'à 30 % de la demande en lentilles, à 50 % en blé meunier et la demande en soja pour la nutrition animale est également forte… Toutefois, cette situation de demandes non satisfaites ne doit pas trop durer, au risque de voir se développer l'importation chez les transformateurs. Pour le moment, il y a peu de spéculation sur les prix car les clients veulent du bio français. »

 

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