Economie circulaire

GESTION DURABLE DE L'EAU

Mis à jour le 30/08/2024
TEREOS
Coopérative
Solutions coopératives

Nous réduisons les prélèvements dans la nappe grâce au recyclage de l'eau des betteraves.
Via sa démarche RSE, le groupe Tereos entend contribuer à sept ODD parmi les 17 définis par les Nations Unies, en particulier l'ODD 9 visant à développer une industrialisation durable. L'entreprise est en effet le troisième groupe sucrier mondial avec 47 sites industriels. « Nous sommes de gros consommateurs d'eau, reconnaît Vincent Batteux, directeur du site de Connantre dans la Marne. Nous en avons besoin d'une part pour laver les betteraves ; d'autre part pour alimenter les chaudières à vapeur permettant l'extraction du sucre. » Depuis longtemps, les eaux de lavage des betteraves sont décantées dans des bassins à terre pour être réutilisées notamment au lavoir.
Un nouvel aménagement réalisé en 2019 permet désormais de réemployer également l'eau extraite des betteraves, à savoir 80 % de leur poids. Un ancien bassin à écumes d'une capacité de 150 000 m3 a été remis à neuf. Il permet le stockage de l'eau évaporée du jus de betterave sucré lors du process d'extraction. « L'objectif est d'être autonome en eau pendant la campagne betteravière d'hiver, et aussi que le bassin soit rempli à l'issue de cette période afin d'alimenter l'usine le reste de l'année, explique Margaux De Galzain, responsable environnement et fertirrigation du site. Cette eau d'évaporation est entièrement dédiée aux besoins de l'usine en vapeur, eau de refroidissement et de lavage. »

Fertirrigation possible sur 13 000 ha
Malgré la présence de ces bassins, la capacité de stockage de l'eau sur le site de Connantre reste insuffisante. « Il y a un compromis à trouver, car du point de vue économique, nous ne pouvons pas nous permettre d'avoir des capacités surdimensionnées et non employées, souligne Vincent Batteux. La réhabilitation réalisée en 2019 a coûté 1,6 million d'euros dont 600 000 euros ont été subventionnés par l'Agence de l'eau Seine-Normandie. Cette aide a été déterminante car elle permet d'envisager un retour sur investissement de deux ans et demi plutôt que quatre ans. »
Le surplus d'eau de lavage est donc en partie épandu sur les champs alentour au cours de l'automne et l'hiver (eau terreuse), et utilisé en fertirrigation au printemps et en été sur des cultures de luzerne et pomme de terre (eau claire). « Avec 110 km de canalisations enterrées, nous pouvons distribuer de l'eau à nos adhérents sur 13 000 ha autour de l'usine, indique Margaux De Galzain. Cela représente un service important pour nos adhérents. »

100 % d'autonomie à terme ?
Avant l'aménagement du bassin d'évaporation en 2019, l'usine de Connantre pompait environ 300 000 m3 d'eau par an. Fin mai 2020, la consommation avait baissé de 50 % et l'objectif est de descendre à terme à 50 000 m3 pompés par forage. Cette réduction permettra des économies une fois l'équipement amorti, et bien sûr, elle est positive en termes d'impact environnemental et d'image pour l'entreprise. « Au-delà, atteindre 100 % d'autonomie en eau est réalisable… sur le papier ! estime Vincent Batteux. Mais cela est difficilement atteignable en réalité. Car nous ne maîtrisons pas totalement le volume de betteraves traitées chaque année, et l'activité de l'usine en fonction de la demande de nos clients. » Toutefois, un nouveau lavoir est à l'ordre du jour pour 2021 (à activité constante), ainsi qu'un nouveau bassin de stockage des eaux de lavage. La part d'eau utilisée en fertirrigation au printemps et en été pourra ainsi augmenter : une évolution utile dans un contexte de changement climatique avec des sécheresses plus fréquentes.