ECHANGER POUR PROGRESSER ET ÉVITER LES ERREURS


Une opportunité s’est présentée en 2014 à la cave coopérative VLDC : la vente d’un terrain de quatre hectares limitrophe au site de vinification de Duras-Berticot. Pour valoriser cette parcelle en friche, l’idée d’un vignoble expérimental a alors émergé. "Nous avons régulièrement des demandes de fournisseurs pour tester des produits, et nous mettons en place des essais chez des vignerons mais ce n’est pas toujours facile", témoigne Laurent Leyx-Valade. En discutant avec la chambre d’agriculture, nous avons pensé que c’était une occasion de tester des cépages différents de ceux habituellement utilisés. Nous avons choisi d’une part des cépages résistants au mildiou et à l’oïdium, et d’autre part des cépages intéressants dans la perspective d’un réchauffement climatique. » Sept nouveaux cépages ont ainsi été implantés entre 2016 et 2019. Ils sont conduits avec l’objectif de réduire l’usage des produits phytosanitaires dans un premier temps, et basculeront en culture biologique à l’entrée en production. Car les travaux sont réalisés par un vigneron bio voisin. « Il n’est pas possible que tous les producteurs soient certifiés bio. Mais beaucoup de méthodes de la viticulture biologique peuvent être adoptées en viticulture conventionnelle. »
En parallèle au vignoble expérimental, des ateliers ont été mis en place en 2018 dans l’esprit des groupes 30 000. Chacun des cinq techniciens vignoble (employés par le groupement d’employeurs GEPE2M constitué par VLDC et quatre autres coopératives pour suivre 6 000 ha) a pris en charge l’animation d’un collectif d’une quinzaine de vignerons volontaires. Les thématiques des groupes sont : les cépages résistants, l’usage du biocontrôle, le choix et l’entretien des engrais verts, le désherbage mécanique, et enfin, les « boites à musique ». Les groupes se réunissent plusieurs fois par an en salle ou pour des visites de terrain. L’objectif est de les élargir et de convaincre petit à petit à l’aide des expériences positives des uns et des autres. Un bulletin hebdomadaire pour la protection du vignoble vise à diffuser à tous les adhérents les résultats obtenus dans chacun des groupes. Des pistes intéressantes contre les maladies ont déjà émergé avec le biocontrôle notamment.
Sept nouveaux cépages implantés entre 2016 et 2019.
Ils sont conduits avec l'objectif de réduire l'usage des produits phytosanitaires dans un premier temps, et basculeront en culture biologique à l'entrée en production. Car les travaux sont réalisés par un vigneron bio voisin. « Il n'est pas possible que tous les producteurs soient certifiés bio. Mais beaucoup de méthodes de la viticulture biologique peuvent être adoptées en viticulture conventionnelle. »
Croisement des compétences techniques
"Outre le fait d'être voisins, les vignerons sont liés entre eux par la coopérative. Cela facilite l'échange des informations et le partage des pratiques. Je pense que la prise de conscience est accélérée, et aussi que cela évite de répéter les erreurs. En outre, le GEPE2M intervenant dans cinq coopératives apporte un croisement des compétences techniques" ajoute Laurent Leyx-Valade. Pour suivre l'évolution des pratiques sur le terrain, la cave coopérative calcule les indices de fréquence de traitement (IFT) à partir des suivis de traçabilité des vignerons. Toutefois, les IFT étant très dépendants du millésime, un indicateur complémentaire a également été créé croisant l'IFT et la toxicité environnementale des produits (via la valeur de la zone non traitée ou ZNT). Dans l'objectif de maîtriser les charges, le coût des programmes adoptés par les vignerons est suivi et comparé à la moyenne de la cave. Depuis 2018, la part du biocontrôle et celle du glyphosate dans ces programmes sont également notées.