DURALIM POUR LA NUTRITION ANIMALE


« Construire collectivement une alimentation durable pour les animaux d'élevage »
L'association Duralim a vu le jour en 2016 dans le but de fédérer tous les acteurs de la chaîne alimentaire en France pour contribuer à l'alimentation durable des animaux d'élevage. « Nous n'avons pas souhaité que le secteur de la nutrition animale travaille seul sur cette question, souligne Christelle Houdard, responsable des achats et de la collecte de la Coopérative Le Gouessant et vice-présidente de l'association. Nous avons fait le choix de regrouper l'ensemble des filières de productions animales, depuis les fournisseurs et importateurs de matières premières, jusqu'aux enseignes de distribution alimentaire, de façon à construire ensemble une alimentation durable pour les animaux d'élevage. C'est une problématique collective dans laquelle chacun a sa responsabilité. L'agroalimentaire et la grande distribution imposent des cahiers des charges aux filières d'élevage : nous devons travailler avec eux en amont afin de partager une vision globale. »
100 % durable et zéro déforestation
En matière de nutrition animale, l'un des points d'attention est l'approvisionnement en tourteau de soja souvent importé, et accusé de contribuer à la déforestation. « Nous travaillons sur cette problématique. Nos priorités sont la durabilité et la déforestation ; notre objectif est d'atteindre 100 % d'approvisionnement durable avec un objectif zéro déforestation en 2025. » Pour Christelle Houdard, cela n'est pas pour autant synonyme de zéro importation. Plutôt que d'abandonner des fournisseurs, l'association se fixe plutôt pour objectif de les accompagner dans la transition. Elle s'appuie pour cela sur l'ONG Earthworm qui réalise pour Duralim un état des lieux de la situation et, en lien avec les importateurs et autres acteurs sur le terrain, une analyse des solutions susceptibles d'être déployées tout au long de la chaîne d'approvisionnement. À l'image d'autres pays européens, la mutualisation des acteurs français vise à engager une démarche massive, afin de construire une filière d'approvisionnement en tourteau de soja harmonisée, et d'éviter les surcoûts liés à la segmentation de ce marché. Il s'agit de répondre de manière collective aux objectifs de développement durable de chacun.
Pour le gouvernement français travaillant lui aussi sur la problématique de la déforestation, l'association Duralim est un interlocuteur à la fois unique et représentatif des filières de productions animales, au-delà du secteur de la nutrition animale.
Améliorer les pratiques et communiquer ensemble
Les 82 membres de Duralim possèdent chacun une voix quelle que soit leur taille et les décisions sont votées à la majorité. Ils sont signataires d'une charte comprenant des axes sur lesquels ils s'engagent à mener des actions et à en faire le suivi à travers un reporting annuel. « D'une part, nous devons communiquer ensemble sur ce que nous faisons déjà en matière de durabilité. D'autre part, nous devons collaborer afin d'améliorer nos pratiques. Par exemple, nous devons mieux connaître les conditions de production des matières premières et l'empreinte environnementale du secteur de la nutrition animale. Nous devons aussi encourager la transformation de notre agriculture vers le développement des solutions de biocontrôle, l'allongement des rotations et la production de protéagineux. »
Christelle Houdard reconnaît qu'il reste beaucoup à faire. La diversité des membres de Duralim et leur position dans la chaîne de production génèrent des degrés d'engagement variables : certains sont réellement acteurs, d'autres davantage observateurs, mais tous ont au minimum connaissance des dossiers en cours. Les autres difficultés sont la compétitivité du tourteau de soja et son influence dans la construction des modèles technique et économique des systèmes d'élevage actuels, ainsi que la disponibilité de matières premières alternatives.