Agroécologie

DÉVELOPPER L'AGRICULTURE BIO

Mis à jour le 01/07/2024
GROUPE OXYANE
Coopérative
OXYANE

UN COPIL ET UN PLAN DE DÉVELOPPEMENT EN BIO, COMME DANS LES AUTRES FILIÈRES »

Le poids de la coopérative Dauphinoise en agriculture biologique s'est développé de façon progressive ces dernières années jusqu'à atteindre une collecte de
7 500 tonnes en 2018. « Nous avons une activité de production de semences importante sur près de 6 000 hectares, donc nous étions déjà équipés de bennes, indique le président Jean-Yves Colomb. C'est avec ce matériel que nous avons pu démarrer la collecte de céréales biologiques. Par la suite, nous avons spécialisé en bio le silo de Saint-Prim d'une capacité de 7 500 tonnes. »
En 2013, un référent est recruté dans l'optique de développer l'activité bio ; il a un double rôle de conseiller auprès des agriculteurs et de commercial pour les
différentes productions. Un plan de sensibilisation des conseillers polyvalents à l'agriculture biologique, et plus largement aux méthodes alternatives, est également mis en place.
Pour ses cultures bio, la Dauphinoise possède des débouchés à la fois en alimentation humaine et animale. Elle détient notamment en commun avec la Coopérative drômoise de céréales (CDC) et Valsoleil, l'usine d'alimentation animale Aléo à Chabeuil (Drôme). « Pour honorer ces marchés, nous nous sommes donné pour objectif de multiplier nos surfaces par trois en trois ans, à l'aide d'un plan de développement basé notamment sur des avances de trésorerie et une valorisation des productions dès la deuxième année de conversion. Nous atteindrons ainsi entre 10 et 15 % de nos surfaces en bio à l'horizon 2022. »

Lieu de débat
La coopérative est impliquée de longue date dans le développement de productions en filières basées sur des cahiers des charges. Elle a déjà employé cet outil du « plan de développement » pour certaines d'entre elles. Dans le cas de l'agriculture biologique, un groupe de travail s'est réuni à plusieurs reprises afin d'élaborer le contenu du plan. Il était composé d'un représentant salarié de chaque métier de la coopérative ainsi que du comité de pilotage bio, ou « Copil bio ». « Pour toutes les activités du groupe, nous fonctionnons avec des Copil animés par un binôme constitué d'un administrateur et du directeur du pôle métier, explique Jean-Yves Colomb. Il y a quelques années, nous avons donc décidé de créer un Copil bio. » Ce Copil est composé de quatre à cinq administrateurs se réunissant quatre
à six fois par an, voire davantage en fonction des besoins. Il est animé par un binôme constitué du référent salarié pour l'activité bio et d'un administrateur sensibilisé à ce mode de production. Les réunions de Copil sont le lieu du débat, et permettent de formuler des propositions auprès du conseil d'administration.
« Nous parlons davantage d'agriculture biologique au conseil, constate le président. En parallèle du Copil, nous avons également intégré depuis deux ans un administrateur converti au bio. C'est important pour l'ouverture, le partage des connaissances et l'enrichissement mutuel, sachant que cette personne est capable d'avoir une approche globale et de toucher aussi aux autres métiers de la coopérative. Il participe au Copil bio, mais également aux Copil élevage et oeufs. »

Cohabiter en évitant les clivages
Selon Jean-Yves Colomb, la présence d'un administrateur bio au conseil et la création du Copil bio permettent une représentation satisfaisante des adhérents bio dans la coopérative. La Dauphinoise donne ainsi le signe qu'elle est impliquée dans le développement de ce type d'agriculture. « C'est important d'être moteur
via notre plan de développement, tout en maîtrisant la progression des volumes en bio. Certains agriculteurs sont méfiants vis-à-vis de l'embellie en bio : ils se demandent si cela va durer. Nous devons leur faire comprendre qu'il n'existe pas un modèle unique, mais une diversité de producteurs pouvant cohabiter en
évitant les clivages. Et nous devons continuer à nouer des partenariats avec les coopératives voisines pour faire face ensemble aux investissements nécessaires
dans les filières bio et les autres. »

 

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