BLÉ ET MAÏS : ENRICHIR LA DIVERSITÉ


ENRICHIR LA DIVERSITÉ GÉNÉTIQUE DES VARIÉTÉS DE BLÉ ET DE MAÏS À USAGE ALIMENTAIRE
Le groupe Limagrain a intégré l'ensemble des métiers de ses filières avec l'acquisition de la boulangerie-pâtisserie Jacquet Brossard et la création d'une maïserie. Pour répondre aux exigences des process industriels, elle doit chercher sans cesse de nouvelles caractéristiques pour ses blés et ses maïs, enrichissant ainsi la
diversité génétique de ses variétés à usage « réservé ».
Pourquoi la coopérative s'intéresse-t-elle à la diversité génétique des céréales ?
Depuis 30 ans la coopérative Limagrain travaille sur les filières blé et maïs. Nos contrats de production s'étendent sur 45 000 hectares, dont la moitié dans la plaine de Limagne. Cette petite région, loin des ports, n'est pas compétitive au regard des productions « classiques » à cause des coûts de transport trop élevés. Il fallait donc développer des grains à haute valeur ajoutée et les travailler sur place pour garder cette valeur au sein du groupe.
Nous avons donc développé des variétés à usage industriel « réservé ». C'est-àdire qu'elles sont inscrites au catalogue officiel des semences et variétés mais que nous n'avons pas d'obligation de commercialisation. Nous les développons pour nos propres filières de transformation de meunerie, de boulangerie et de pâtisserie, Jacquet Brossard notamment.
Nos sélectionneurs en charge de créer des variétés réservées ont des objectifs agronomiques (adapter les plantes au terroir de Limagne) et technologiques
(répondre aux cahiers des charges industriels) très précis. Ils font appel à une grande diversité génétique pour atteindre ces objectifs, en s'adressant à des banques de gènes qui conservent des variétés de blés du monde entier. Ces espèces sont présentées dans des catalogues, selon leurs caractéristiques.
Ainsi, pour des variétés venant des États-Unis, d'Amérique du Sud ou de Chine, tout l'enjeu sera de les adapter au climat de la région, tout en gardant les qualités spécifiques de la variété. C'est tout ce travail d'enrichissement génétique des variétés réservées, lié à nos besoins industriels, qui permet d'enrichir la biodiversité cultivée.
Quelques exemples d'utilisation de la biodiversité ?
Nous avons commencé en 1985. Il nous fallait du maïs aux propriétés spécifiques pour faire des corn-flakes. Nous avons utilisé une variété d'Amérique du Sud que nous avons adaptée au climat de la Limagne. Aujourd'hui 100 % du maïs est transformé par le groupe. Entre 1990 et 1995, à l'acquisition de Jacquet, nous avons eu
la même problématique sur le blé. Nous souhaitions développer un blé améliorant, au taux de protéines fort pour un usage des farines en boulangerie industrielle (pains de mie
). Mais le niveau de rendement est souvent plus faible sur ce type de variétés, alors qu'il est important d'obtenir un rendement comparable aux variétés panifiables classiques pour garder un prix acceptable pour le marché. Les farines Jacquet sont constituées de 7 à 8 variétés de blé différentes.
Des « maquettes » d'assemblages de blés sont faites après chaque récolte : nous analysons les farines pures, puis les mélanges. Elles sont testées sur un mini-moulin et dans des fours expérimentaux puis sur les lignes industrielles. Le développement de ces filières a donc nécessité un brassage
important pour adapter des variétés venues d'ailleurs à notre climat auvergnat. Sur plus de 1 000 variétés créées et testées tous les ans, seulement quelques-unes, aux caractéristiques génétiques très différenciées, sont mises sur le marché. Limagrain est sélectionneur, multiplicateur, metteur en culture, producteur, collecteur, transformateur de première et deuxième transformation ! La coopérative regroupe tous les métiers des céréales.