Agroécologie

ACCOMPAGNER LE PLAN ALGUES VERTES

Mis à jour le 28/08/2024
EUREDEN
Coopérative
Solutions coopératives

Le plan de lutte contre les algues vertes est un levier pour faire progresser les exploitations.
Suite aux marées vertes récurrentes sur les côtes bretonnes, le gouvernement français déclenche le premier plan de lutte contre les algues vertes en 2010. Il comprend entre autres un volet préventif visant à réduire leur prolifération dans les huit baies touchées. « Nous nous sommes inscrits dans ce plan afin de mettre en place des actions visant à réduire la concentration en nitrates des cours d'eau sur les bassins-versants concernés, indiquent Anaïs Queinnec et Sébastien Dantec, consultants en environnement pour la filiale Capinov de la coopérative Eureden. Notre travail consiste à accompagner les agriculteurs volontaires de façon individuelle ou collective pour limiter les fuites d'azote dans le milieu, via l'optimisation de la gestion des effluents d'élevage, de la fertilisation et des couverts végétaux. Cet accompagnement est pris en charge financièrement par l'État dans le cadre du plan de lutte contre les algues vertes. »

Des systèmes plus autonomes
En 2018, l'évaluation du premier plan débouche sur une seconde phase pilotée par la Région Bretagne et jugée « plus opérationnelle ». Une dizaine d'organismes sont agréés pour accompagner les agriculteurs : coopératives, mais aussi organismes de développement et de gestion agricole. Six thématiques sont définies et pour chacune un niveau de financement en fonction du temps à passer : gestion de l'azote, gestion de l'herbe, gestion des intercultures, évolution du système, diagnostic global de l'exploitation et mise en place d'un projet structurant.
« Cette deuxième phase est un peu moins subie car nous avons davantage contribué à sa construction. Il ne s'agit pas seulement de faire un diagnostic de l'exploitation, mais d'élaborer un plan d'actions reposant sur nos outils et conseillers. » Eureden informe ses adhérents sur les possibilités d'accompagnement, et organise des réunions pour ses techniciens-conseillers chargés de relayer le message sur le terrain. « La plupart des agriculteurs souhaitent faire évoluer leur système vers davantage d'autonomie dans la fertilisation et l'alimentation du bétail. Ils raisonnent aussi sur la dimension économique et sur la charge de travail. Nous travaillons beaucoup sur l'amélioration du système fourrager, l'efficacité des couverts, le positionnement des engrais organiques et la gestion de l'herbe. Nous menons aussi des réflexions globales à l'échelle des rotations afin de mieux valoriser les périodes improductives. »

Une opportunité à saisir
Les deux consultants constatent que la mobilisation des agriculteurs reste le principal enjeu. Près de 70 exploitations ont été accompagnées individuellement en 2019 par Capinov, dans le cadre de la deuxième phase du plan, portant à plus de 300 les suivis réalisés par la coopérative depuis le début. Les agriculteurs s'engagent de manière volontaire, sans aucune obligation réglementaire. Certains saisissent cette opportunité de bénéficier d'une expertise pour progresser. « La rémunération du conseil n'étant pas encore dans les habitudes, ce plan algues vertes assorti de financements est une occasion pour nous de mettre en oeuvre des prestations pour faire avancer les exploitations. En outre, les accompagnements collectifs sont un moyen de créer du lien et des dynamiques de groupes. »
Sur les huit baies bretonnes concernées par le plan algues vertes, plus de 3 000 agriculteurs ont bénéficié d'un accompagnement (toutes structures confondues). Ces actions contribuent à réduire les flux d'azote et à améliorer la qualité des eaux en matière de concentration en nitrates.