Objectifs de Développement Durable pour une planète protégée #CoopérativesEngagées

ODD Environnement et planète
Un certain nombre d'Objectifs de Développement Durable (ODD) visent à une meilleure protection de l'environnement et à la "santé" de notre planète :

ODD 6 : Eau propre et assainissement ; ODD 7 : Energie propre et d'un coût abordable ; ODD 13 : Mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques ; ODD 14 : Vie aquatique ; ODD 15 : Vie terrestre
Mis à jour le 21/02/2022
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SOMMAIRE

ODD 6 : Eau propre et assainissement

ODD 7 : Energie propre et d'un coût abordable

ODD 13 : Mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques

ODD 14 : Vie aquatique

ODD 15 : Vie terrestre

Objectif n°6 : Garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et assurer une gestion durable des ressources en eau

L’un des plus grands défis planétaires pour la chaîne alimentaire est de parvenir à accroître la production alimentaire en utilisant moins d’eau.
Les enjeux liés à cette utilisation optimisée de l’eau sont multiples pour les coopératives agricoles, qui doivent également garantir sa qualité. Pour une gestion efficace de la ressource en eau, une approche collective et territoriale, à laquelle les coopératives agricoles peuvent pleinement contribuer, est nécessaire.

Témoignage de la cave coopérative : Le Temps des Sages « Éviter les résidus de pesticides dans l’eau et optimiser l’irrigation »

"Nous sommes la deuxième entreprise de Cabrières-d’Aigues, et c’est aussi en concertation avec ses représentants que nous nous efforçons de réduire la pollution par les résidus de produits phytosanitaires" - Olivier Lambert, directeur de la cave.

Au coeur du massif du Lubéron, la cave coopérative Le Temps des Sages s’investit depuis plusieurs années dans une gestion durable des ressources en eau, à la fois sur les plans qualitatif et quantitatif. En 2015, elle installe pour ses adhérents une aire collective de remplissage et de lavage des pulvérisateurs. Les eaux de nettoyage sont récupérées et stockées avant d’être envoyées dans des Phytobacs. Il s’agit de quatre bacs en béton, étanches, d’une surface de 15 m2 chacun. Ils contiennent des graviers, de la terre, de la paille et des micro-organismes capables de dégrader en grande partie les molécules phytosanitaires

La cave vise également la réduction de l'usage d'herbicides. En 2017, un GIEE est créé autour de six vignerons volontaires pour limiter le recours aux intrants chimiques. Il vise notamment à remplacer les herbicides par le désherbage mécanique, à abandonner les produits les plus dangereux (cancérigènes, mutagènes ou reprotoxiques, dits CMR) pour préserver la santé des utilisateurs, ainsi qu’à améliorer la gestion quantitative de l'eau.

Cette dynamique s'accompagne d'une nouvelle gestion des ressources en eau : le goutte à goutte est systématique dans les nouvelles plantations et depuis trois ans, les mesures réalisées par les stations météo sont traitées par un logiciel générant des préconisations d’arrosage. Il prend en compte les pratiques culturales ainsi que l’objectif de rendement, et anticipe les stress hydriques.


 

Objectif n°7 : Garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable

L’agriculture et l’agroalimentaire sont fortement tributaires des énergies fossiles, puisqu’elles consomment environ 30 pour cent de l’énergie disponible dans le monde et produisent plus de 20 pour cent des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Le secteur a engagé sa transition pour réduire sa dépendance aux énergies fossiles et se tourne vers des sources d’énergies renouvelables. Ce défi a également pour objectif de limiter son impact sur le changement climatique, tout en garantissant la sécurité alimentaire.

Témoignage du groupe coopératif Noriap et de sa filiale Novial : « Mobiliser l’ensemble des équipes en faveur des économies d’énergie »

Novial, filiale de fabrication d’aliments pour le bétail du groupe Noriap, s’est engagée de manière volontaire dans la certification ISO 50001 relative à l’amélioration de la performance énergétique de son organisation.

L’audit initial de l’activité de Novial a permis de mesurer l’ensemble des consommations liées aux usines et à la logistique, d’identifier les points les plus énergivores, de définir des indicateurs, et de mettre en place un plan d’action sur trois ans. L’objectif fixé était de réduire la facture de 3 % toutes énergies confondues, au niveau de l’activité industrielle, du transport, et jusque dans les bureaux. 

"Notre volonté est que l’ensemble du personnel entre dans la dynamique de l’économie d’énergie. Il est assez facile de sensibiliser les gens sur ce sujet car nous recevons tous des factures à la maison, nous sommes tous concernés" - Mathilde Dubocage, responsable relation filières et responsabilité sociétale.

La consommation moyenne de carburant est passée en trois ans de 42 litres à 38 litres pour cent kilomètres, et plus globalement, l’objectif de réduction de 3 % de la consommation d’énergie a été atteint. Au-delà de la certification ISO 50001, Novial agit aussi sur d’autres leviers dans le cadre d’une démarche plus globale de RSE. Ainsi l’entreprise dispose depuis 2014 du label « Origine France garantie » et elle est signataire de la charte Duralim (engagements pour une alimentation durable des animaux d’élevage). Aujourd’hui, 80 % des matières premières utilisées par Novial sont d’origine française voire régionale. 


 

Objectif n°13 : Prendre d’urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques et leurs répercussions

La chaîne alimentaire pourrait être l’une des premières victimes du changement climatique. D’un côté, le secteur est l’un des principaux contributeurs aux émissions de gaz à effet de serre avec 19 % du total des émissions à l’échelle nationale, et de l’autre, il fait partie des solutions avec le déploiement de pratiques d’agriculture durable qui peuvent contribuer à résoudre le problème : captation du carbone, production d’énergies renouvelables et de produits biosourcés…

Témoignage de la coopérative Cérésia : « Nous avons réduit notre facture énergétique à l’aide de la démarche ISO 50001. »

En raison de sa dimension, la coopérative Acolyance (désormais Cérèsia) avait dès 2013 l’obligation réglementaire de réaliser un audit énergétique. Soucieuse de travailler sur cette question également pour des raisons économiques et environnementales, elle fait le choix de s’engager vers une certification ISO 50001 (obtenue en 2015). La première étape a consisté à réaliser un état des lieux de la consommation énergétique pour chaque site de l’entreprise.

« Nous nous sommes penchés sur les équipements représentant 80 % de la consommation énergétique, notamment les silos en raison des opérations de ventilation et de séchage, explique Xavier Chaudron, ingénieur en efficience énergétique. Via les services de La Coopération Agricole, nous nous sommes formés au pilotage économe de ces outils. Des capteurs de température ont été installés pour un déclenchement automatique à bon escient des process. Certains moteurs ont été remplacés pour renforcer les performances, et la maintenance a elle aussi été améliorée. »

Dans les magasins et les bureaux, l’accent a été mis sur la sensibilisation du personnel via des réunions d’information, de l’affichage et des activités ludiques (mots croisés, concours photos). Des ampoules LED ont été installées, ainsi que des détecteurs de présence et des minuteries dans les couloirs et toilettes, et des thermostats pour le chauffage. Par ailleurs, l’installation de 7 500 m2 de panneaux solaires fournira à terme 70 % des besoins en électricité du site de Reims, qui rassemble le siège de l’entreprise, un silo et une station de semences.

Outre la maîtrise de sa consommation, Cérèsia souhaite désormais aller plus loin sur la question des émissions de gaz à effet de serre. Elle projette d’atteindre la neutralité carbone en 2025 en s’appuyant notamment sur la compensation via la production d’énergies renouvelables comme l’électricité photovoltaïque, et le biogaz.

« Nous avons estimé le potentiel solaire global de la coopérative : il pourrait représenter à terme une vingtaine de centrales de tailles différentes. Par ailleurs, nous accompagnons huit groupes d’agriculteurs engagés dans des projets de méthanisation : nous participons au capital et sommes aussi apporteurs d’issues de céréales. »

Retrouvez ce témoignage et celui de Terrena : « Réduire les gaz à effet de serre est une action forte de notre politique de RSE. » dans le Thema, p41


 

Objectif n°14 : Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable

Les océans, les mers et les zones côtières fournissent de nombreux biens essentiels pour le bien-être humain et la sécurité alimentaire à l’échelle mondiale. Les préserver
est donc essentiel d’autant plus que la France dispose du deuxième domaine maritime au monde, après celui des États-Unis, ce qui lui confère une grande responsabilité vis-à-vis de cet ODD. 

Témoignage d'Eureden : « Le plan de lutte contre les algues vertes est un levier pour faire progresser les exploitations. »

Suite aux marées vertes récurrentes sur les côtes bretonnes, le gouvernement français déclenche le premier plan de lutte contre les algues vertes en 2010. Il comprend entre autres un volet préventif visant à réduire leur prolifération dans les huit baies touchées.

« Nous nous sommes inscrits dans ce plan afin de mettre en place des actions visant à réduire la concentration en nitrates des cours d’eau sur les bassins-versants concernés, indiquent Anaïs Queinnec et Sébastien Dantec, consultants en environnement pour la filiale Capinov de la coopérative Eureden. Notre travail consiste à accompagner les agriculteurs volontaires de façon individuelle ou collective pour limiter les fuites d’azote dans le milieu, via l’optimisation de la gestion des effluents d’élevage, de la fertilisation et des couverts végétaux. Cet accompagnement est pris en charge financièrement par l’État dans le cadre du plan de lutte contre les algues vertes. »

En 2018, l’évaluation du premier plan débouche sur une seconde phase pilotée par la Région Bretagne et jugée « plus opérationnelle ». Six thématiques sont définies et pour chacune un niveau de financement en fonction du temps à passer : gestion de l’azote, gestion de l’herbe, gestion des intercultures, évolution du système, diagnostic global de l’exploitation et mise en place d’un projet structurant. 

« La plupart des agriculteurs souhaitent faire évoluer leur système vers davantage d’autonomie dans la fertilisation et l’alimentation du bétail. Ils raisonnent aussi sur la dimension économique et sur la charge de travail. Nous travaillons beaucoup sur l’amélioration du système fourrager, l’efficacité des couverts, le positionnement des engrais organiques et la gestion de l’herbe. Nous menons aussi des réflexions globales à l’échelle des rotations afin de mieux valoriser les périodes improductives. »


 

Objectif n°15 : Préserver et restaurer les écosystèmes terrestres

Les écosystèmes contribuent à l’équilibre de la planète et apportent une multitude de biens et de services environnementaux : conservation de la biodiversité, atténuation des effets du changement climatique… La France est riche d’un patrimoine naturel exceptionnel par sa diversité. C’est un des dix-huit pays « mégadivers » du monde, abritant plus de 1 % des espèces vasculaires endémiques.

Témoignage de l’Alliance Perlim – Meylim : « Nous croyons à l’utilité de la biodiversité dans nos vergers. »

Créée en 2018 entre deux groupements de producteurs de pommes du Limousin, l’Alliance Perlim – Meylim est engagée dans une démarche de production respectueuse de l’environnement, favorisant la biodiversité au verger et privilégiant les méthodes de lutte biologique. Depuis mars 2019, les quarante exploitations adhérentes bénéficient de la certification environnementale (HVE niveau 3). En outre, un objectif de 10 % des surfaces en agriculture biologique a été fixé à l’horizon 2023.

« Les producteurs ont pris conscience de la nécessité de réduire l’usage des produits phytosanitaires et de rétablir un équilibre entre les ravageurs et les auxiliaires » estiment Jessica Roussel, responsable de la démarche qualité, et Luce Savian, technicienne en verger.

Depuis 2019, le désherbage mécanique s’est généralisé à l’ensemble des vergers en production à la place du recours aux herbicides. Les producteurs se sont équipés en outils de tonte ou de travail superficiel du sol de façon à préserver la vie biologique souterraine.
Du côté des fongicides et insecticides, les produits de synthèse sont remplacés le plus souvent possible par des produits ou méthodes de biocontrôle. C’est le cas par exemple de la lutte contre le carpocapse désormais réalisée à l’aide d’hormones pour la confusion sexuelle. Par ailleurs, contre les acariens rouges ravageurs, les acariens prédateurs naturellement présents sont préservés voire réintroduits.

Pour préserver voire développer la biodiversité et la présence de pollinisateurs dans les vergers, d’autres moyens sont également proposés aux producteurs. Huit kilomètres de haies mellifères ont été plantées et six hectares de jachères fleuries semées : ces zones servent de refuge aux insectes et à la faune.

« Nous avons aussi rendu obligatoire l’installation de deux nichoirs à mésanges par hectare de verger, indique Luce Savian. Elles sont utiles car elles se nourrissent des chenilles de carpocapse et de tordeuse. Des nichoirs à chouettes et à chauve-souris ont également été installés dans certains vergers. »

« Nous avons envie d’être pionniers dans la protection de l’environnement et d’être fiers de nos produits, déclare Jessica Roussel. Nous croyons vraiment à l’utilité du maintien de la biodiversité dans nos vergers, même s’il peut y avoir certains freins pour les producteurs comme le coût du désherbage mécanique ou des semences de plantes mellifères. Nous voulons mettre en valeur les actions positives réalisées par les producteurs. »

Retrouvez ce témoignage et celui de Terres Bocage Gâtinais : « Favoriser la présence des rapaces pour réguler la pression des campagnols » dans le Thema, p46

 

Retrouvez l'ensemble des ODD et des actions de coopératives dans le Théma

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