Grandes cultures : mutualiser les retours d’expérience et les expérimentations collectives.#CoopérativesEngagées

Mutualiser les expériences en coopérative
Groupes d’échanges autour de l’agriculture de conservation chez Vivescia, mutualisation des essais chez Dijon Céréales, plan agriculture durable pour EMC2, les coopératives se mobilisent pour apporter des solutions durables en production céréalière.
Mis à jour le 21/02/2022
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Témoignage de Vivescia (51): « 350 participants au groupe agriculture de conservation. »

Pour Savine Oustrain directrice de la recherche et de l’innovation chez Vivescia, il existe 3 leviers prioritaires pour produire des aliments de qualité en réduisant les intrants et en préservant les rendements et les revenus des agriculteurs

. des variétés de plantes économes en intrants grâce à leur tolérance ou résistance aux ravageurs

. l’usage de bio-intrants et du biocontrôle

. les couverts agronomiques, indispensables notamment en agriculture de conservation des sols

Pour l'agriculture de conservation qui regroupe un ensemble de pratiques (absence de travail du sol, diversification des rotations, couverture permanente des sols), le partage d’expériences est fondamental. La coopérative a d'abord spécialisé un des ses 9 experts en agronomie puis embauché une jeune ingénieur qui anime un réseau de coopérateurs réuni dans le club Vivesciagrosol. 350 agriculteurs répartis en 18 sous-groupes régionalisés se retrouvent chacun 6 fois par an chez l’un des leurs pratiquant déjà cette technique. Le club met aussi en place des essais par exemple pour tester différents couverts végétaux sur différents types de sols l’objectif étant d’identifier les espèces et surtout les variétés les plus adaptées. L’organisation coopérative facilite et accélère la diffusion des techniques, grâce notamment aux moyens disponibles pour l’expérimentation, la communication et à sa force logistique.

Retrouvez le témoignage de Vivescia en page 12 du théma. 

Témoignage de Dijon Céréales (71): « mutualiser les essais au profit de chacun. »

Depuis 2010 Dijon céréales s’est engagée dans un dispositif d’expérimentation dédié à l’agroécologie partagé avec plusieurs coopé­ratives de Bourgogne et de Franche-Comté (Bourgogne du Sud, Terre Comtoise, Interval, SeineYonne). 75 hectares d’essais sont conduits en grandes cultures répartis sur 14 sites mis à disposition par des agriculteurs dans toute la région. Au total, 150 modalités différentes sont testées avec une répétition, sur des bandes de 12 mètres de large et 80 mètres de long. « Toutes ces expérimentations ont pour objectif d’identi­fier des pratiques et systèmes favorables à la réduction des intrants, tout en maintenant la qualité et le rendement. C’est la mise en commun de moyens qui permet de réaliser des essais sur des surfaces significatives visant à reproduire des conditions similaires à celles des exploitations agricoles.

plateforme d'essais de céréales

Dans ses essais, Artémis teste l’allongement des rotations cultu­rales, différentes méthodes de travail du sol, l’adaptation des dates de semis, l’agriculture de précision, le désherbage mécanique, les plantes compagnes, les couverts et intercultures, ainsi que la gestion de la matière organique dans les sols. Des itinéraires sont également conduits en intégrant des cultures fourragères et prairies, ainsi qu’en production biologique sur deux plateformes dédiées.

Retrouvez le témoignage de Dijon Céréales en page 18 du théma.

Témoignage de EMC2 (55): « objectif : diminuer de 50% les traitements phytosanitaires. »

En 2010, la coopérative met en place une expérimentation « Ecophyto système » baptisée Gaïa. L’idée est de tester trois systèmes de cultures (un hectare par système) basés sur des rotations longues et la réduction de 50 % des traitements phytosanitaires. Depuis, d’autres groupes, notamment 2 GIEE (Groupement d'Intérêt Economique et Environnemental) puis 14 groupes "30 000"* ont été créés et sont animés par la coopérative. Tous orientés vers l’agroécologie, ils explorent des pistes complémentaires : agriculture de précision, allongement des rotations et implantation de couverts végétaux. Les résultats des changements de pratiques observés par ces groupes régionalisés sont régulièrement consolidés et partagés à l’ensemble des adhérents de la coopérative. 

* un groupe 30 000 rassemble des agriculteurs désireux de mettre en place des systèmes et des techniques économes en produits phytopharmaceutiques, systèmes et techniques déjà testés et éprouvés par le réseau DEPHY ou par d’autres acteurs.

Retrouvez le témoignage de EMC2 en page 14 du théma.