En bio aussi à plusieurs on va plus loin !

Le collectif en agriculture biologique
De plus en plus de français souhaitent consommer régulièrement des produits issus de l’agriculture biologique. Manger bio à la maison, au restaurant, à la cantine, dans leurs repas de tous les jours comme pour les grandes occasions. Cela implique que les produits de base soient disponibles dans tous les circuits de distribution. Si la filière bio se développe rapidement, les produits doivent être aussi disponibles pour les autres acteurs de la chaîne alimentaire, qui ont besoin de grouper leurs achats pour être à la fois efficaces et moins chers pour le consommateur tout en lui garantissant une parfaite conformité au cahier des charges de l’agriculture biologique. Là aussi les coopératives jouent un rôle indispensable, celui de regrouper, trier, stocker et distribuer les produits bio dans chacun de ces circuits. En organisant la filière, en regroupant les acteurs et en travaillant ensemble, les coopératives joue un rôle important dans le développement du bio en France.
Mis à jour le 16/03/2022
site4.jpg

S'organiser pour créer des installations qui garantissent la qualité des produits bio

Collecter, stocker, trier, nettoyer, constituer des lots homogènes ; ces opérations doivent pouvoir être réalisées avec le même soin et la même garantie de qualité sur des quantités modestes. C’est pourquoi des coopératives investissent dans des installations spécialement dédiées aux productions bio. Ainsi la Cavac en Vendée a-t-elle spécialisé une partie de son outil de stockage et de triage de légumes secs désormais capable de produire des petites séries. Même démarche pour une de ses unités de fabrication d’aliments pour animaux que la coopérative a spécialisé en bio. Résultats : pas de risque de mélange avec du produit conventionnel pour les éleveurs qui sont assurés de bien donner à leurs animaux des céréales bio. « C’est là un autre avantage d’une coopérative polyvalente qui anime aussi bien les filières animales et végétales sur son territoire ce qui représente une garantie supplémentaire » témoigne Sébastien Aumont de la Cavac.

Idem chez Valfrance, une coopérative de céréales des Hauts de France qui a investi 900 000 € dans une ligne de stockage entièrement dédiée au bio ; ce qui permet d’encourager le développement de la production biologique dans la région. Des investissements difficiles à rentabiliser sur une trop petite échelle mais pourtant indispensables et qui ne peuvent donc être réalisés que collectivement.

 

En Normandie c’est la coopérative de Creuilly qui a créée en 2017 le premier silo dédié à l’AB sur les départements du Calvados, de la Manche et de l’Orne pour un coût de 1,5 million €. Ce qui permettra de valoriser la production des agriculteurs bio dont les surfaces ont progressé de plus de 20 % depuis 2015 dans la région. Et d’embaucher une personne à temps plein !

En viticulture, la bio représente déjà 12% des surfaces soit davantage que la moyenne des autres surfaces agricoles (7,5 %). Un développement largement encouragé par les coopératives telle que Les Vignobles de la Voie d’Heracles, premier producteur français de vin bio. Sur les 800 hectares de vignes de son territoire, 660 sont déjà converties en bio ! La coopérative vient d’investir 15,5 millions € dans nouvelle cave d’une conception totalement inédite qui conjugue innovation technologique, environnementale et sociale. Pile vingt ans après sa première cuvée bio ! D’une capacité de 120 000 hl de cuverie, le bâtiment innove aussi par son écoconception. La toiture pourra être exploitée avec des panneaux photovoltaïques. Le bâtiment est réfrigéré par freecooling, grâce à des volets d’aération sur le bâtiment et les eaux pluviales pourront être récupérées pour l’irrigation. Et ce sera aussi la première cave connectée de France, avec un système de GTC (gestion technique centralisée) qui assure une connexion entre tous les systèmes informatiques des équipements. Cette gestion centralisée de toutes les données permettra de suivre au plus près la traçabilité et toutes les étapes de la vinification. Avec les coopératives, la viticulture biologique progresse rapidement ! 

cuverie viticole bio

Autre produit, autre exemple de l’avantage de l’organisation collective pour développer le bio : le lait infantile. La R&D de la coopérative Sodiaal vient ainsi de mettre au point Truegreen un procédé d’élaboration de lait infantile bio non pas comme c’est le cas partout à partir du sérum provenant de fromages mais directement extrait du lait bio. Un brevet mondial. Avantages : la chaine de fabrication est raccourcie diminuant d’autant les risques sanitaires.

Des coopératives qui s'allient pour accompagner le développement de l'agriculture biologique

L’esprit coopératif se décline aussi entre coopératives, toujours pour les mêmes raisons : économie d’échelle, mutualisation de moyens, accès facilité aux marchés... Ainsi, la coopérative de volailles Ciab s'est alliée à la coopérative des Pays de Loire pour répondre à une demande forte de Biocoop pour des volailles bio. Les coopératives ont investi ensemble 2 millions € dans la reprise d’un atelier de trituration de graines de soja bio. Pour le moment le soja vient essentiellement du sud-ouest mais la production devrait se développer aussi en Pays de Loire.

De la même manière mais en allant plus loin dans la coopératio, AgriBio Union réunit 6 coopératives du sud-ouest regroupant 1 000 agriculteurs biologiques. Basée à Salvagnac dans le Tarn elle développe l’agriculture bio sur son territoire depuis 30 ans. Autres cas de figure, si une coopérative ne compte pas encore dans ses membres assez de coopérateurs en bio pour justifier des infrastructures et des services spécialisés, elle peut alors passer un accord avec une coopérative spécialisé bio de son territoire qui accompagne ainsi ses adhérents. C’est le cas de Biocer avec Cap Seine ou encore Cocebi avec Vivescia, Ynovae et 110 Bourgogne. Enfin, la coopérative Axereal (grande région Centre) et la coopérative Capel dans le Lot et la Corrèze sont associées pour développer la production d’œufs, de canards et de porcs bio. L’objectif étant de fournir de nouveaux débouchés à leurs coopérateurs, garantir des produits de qualité et parfaitement tracés aux consommateurs, tout en faisant jouer les synergies entre les 2 coopératives.

Plus de luzerne bio grâce aux coopératives

La luzerne bio présente un double avantage. Pour les élevages bio c’est un fourrage riche en protéines et bon pour la santé des animaux. Pour les agriculteurs, c’est une culture qui permet justement de faciliter la conversion de leur exploitation en bio. D'ailleurs en France, ce sont des coopératives qui déshydratent la luzerne bio offrant ainsi un débouché à ces agriculteurs-coopérateurs. La production atteint 35 000 tonnes en 2017 et devrait augmenter pour remplacer progressivement les importations actuelles de 8 à 10 000 t/an.

luzerne